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Une opportunité historique pour l’économie algérienne : le corridor SoutH2 devient projet prioritaire pour l’UE

Le projet de corridor SoutH2, qui doit transporter de l’hydrogène produit en Algérie jusqu’à l’Allemagne via l’Italie et l’Autriche, a franchi une étape décisive vers sa concrétisation. Lundi 1er décembre, la Commission européenne l’a inscrit sur sa liste actualisée des projets énergétiques transfrontaliers prioritaires. Cette décision, rapportée par Reuters, revêt une importance stratégique majeure : elle positionne le SoutH2 comme l’un des piliers de la transition énergétique européenne tout en ouvrant la voie à son financement par l’Union européenne.

En classant ce corridor parmi les “projets d’intérêt commun”, la Commission reconnaît non seulement sa dimension transnationale, impliquant l’Italie, l’Autriche et l’Allemagne, mais aussi le rôle structurant de l’Algérie, considérée comme l’un des rares pays du voisinage sud capable de produire de l’hydrogène vert à grande échelle. Cette reconnaissance formelle constitue une étape essentielle, car elle permet l’accès à des procédures d’autorisation accélérées et à des mécanismes de financement européens destinés à encourager les infrastructures énergétiques bas-carbone.

SoutH2 figure, avec un autre projet porté par l’opérateur italien Snam — la création de sites de stockage offshore de CO₂ à Ravenne — parmi les initiatives soutenues cette année encore par Bruxelles. Le maintien du corridor sur la liste prioritaire de 2024, alors qu’une première inscription avait eu lieu en 2023, laisse penser qu’il sera intégré au prochain plan industriel de Snam, attendu début 2025. Cette stabilité témoigne d’un engagement durable de l’Union européenne en faveur du développement de corridors d’hydrogène, indispensables pour atteindre ses objectifs climatiques à l’horizon 2030 et 2050.

Selon la plateforme spécialisée Attaqa, cette nouvelle classification a ravivé l’optimisme quant à la réalisation du projet. Le SoutH2 consiste en un corridor de 3 300 kilomètres destiné à acheminer, à terme, jusqu’à 4 millions de tonnes d’hydrogène algérien vers l’Europe, via la Tunisie, en réutilisant dans un premier temps les infrastructures gazières existantes. Le partenariat regroupe Sonatrach pour l’Algérie, Snam pour l’Italie, VNG pour l’Allemagne et Verbund pour l’Autriche. Une déclaration d’intention avait déjà été signée en janvier à Rome par les ministres de l’Énergie des pays concernés, et une importante réunion technique avait eu lieu à Alger en juillet dernier.

Un projet aux enjeux stratégiques majeurs pour l’Algérie

Pour l’Algérie, le SoutH2 représente bien plus qu’un simple projet d’exportation. Il constitue un levier pour amorcer la transformation de son modèle énergétique et consolider sa place comme partenaire clé de l’Europe dans le domaine des énergies renouvelables. L’hydrogène vert offre une opportunité unique de diversifier les revenus du pays, de valoriser son potentiel solaire exceptionnel et de moderniser son industrie énergétique. À long terme, il pourrait devenir un pilier de son économie post-hydrocarbures, tout en renforçant sa souveraineté énergétique.

Pour l’Union européenne, fortement engagée dans la décarbonation, la sécurité énergétique et la réduction de sa dépendance au gaz russe, ce corridor représente une nouvelle voie d’approvisionnement stable, proche et politiquement moins risquée. SoutH2 s’inscrit dans la stratégie européenne visant à importer de l’hydrogène pour combler un déficit structurel de production d’ici 2030. Il contribue également à renforcer la coopération euro-méditerranéenne et à stabiliser une région où l’UE cherche de nouveaux partenariats énergétiques durables.

En définitive, le projet SoutH2 symbolise une convergence stratégique : il offre à l’Europe une source d’hydrogène vert fiable et compétitive, et à l’Algérie une occasion historique de s’imposer comme acteur énergétique du futur. Si les financements se confirment et que les infrastructures se déploient comme prévu, ce corridor pourrait devenir l’un des axes majeurs de la transition énergétique euro-méditerranéenne.

Synthèse : Sid Ali

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