Aujourd’hui lundi, s’est tenu à haut niveau le sommet international pour une résolution pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, coprésidé par l’Arabie saoudite et la France, dans un climat marqué par des attentes quant à la reconnaissance officielle d’un État palestinien par plusieurs dirigeants mondiaux. Une étape très tardive, mais cruciale, qui marque une « journée historique » dans le parcours de lutte du peuple palestinien pour obtenir la reconnaissance de son droit légitime à établir un État indépendant.
Le sommet a connu une large participation des États membres de l’ONU, en plus d’organisations internationales et régionales concernées par le processus de paix au Moyen-Orient.
Le sommet a débuté par un discours du président français Emmanuel Macron, suivi par une intervention vidéo du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane Al Saoud, puis du Secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres, de la Présidente de l’Assemblée générale Annalena Baerbock, et enfin du président palestinien Mahmoud Abbas, à qui l’administration Trump a refusé un visa pour entrer aux États-Unis et qui a donc pris la parole via vidéoconférence.
Ce sommet intervient à un moment critique, alors que le peuple palestinien subit des conditions tragiques dues à la guerre d’extermination en cours menée par Israël à Gaza, aux violations dans la mosquée Al-Aqsa, à l’annexion de territoires en Cisjordanie, aux attaques de colons, et aux tentatives de déplacement forcé des Palestiniens de leur terre, dans un contexte de blocage total du processus de paix.
La Déclaration de New York constitue le fruit d’un long combat du peuple palestinien, uni autour de la résistance, et a été précédée d’un sommet international aux Nations Unies en juillet dernier, boycotté par les États-Unis et Israël.
Cette déclaration comprend plusieurs points clés centrés sur les engagements internationaux en faveur du processus de paix et de la solution à deux États, et prévoit des étapes concrètes, irréversibles et assorties de délais clairs pour la mise en œuvre de cette solution entre Palestiniens et Israéliens.
Elle insiste notamment sur la nécessité d’une action collective pour mettre fin à la guerre à Gaza, le retrait israélien de Gaza et sa remise à l’Autorité palestinienne, selon le principe « un seul gouvernement, une seule loi, une seule arme ».
La déclaration affirme que Gaza est une partie intégrante de l’État palestinien, qui doit être unifié avec la Cisjordanie. Elle appelle à la mise en place immédiate d’un comité administratif de transition pour gouverner Gaza dès la fin des hostilités, sous l’autorité de l’Autorité nationale palestinienne.
Le texte souligne l’importance de mobiliser un soutien politique et financier à l’Autorité palestinienne, pour l’aider à renforcer ses capacités institutionnelles, mettre en œuvre son programme de réformes et assumer ses responsabilités sur l’ensemble des territoires palestiniens occupés. Il demande aussi la libération immédiate des revenus fiscaux palestiniens retenus et la mise en place d’un nouveau cadre pour le transfert des recettes de compensation, ainsi que l’intégration pleine et entière de la Palestine dans le système monétaire et financier international, avec des relations bancaires durables et stables.
La déclaration appelle également à préserver le statut juridique et historique des lieux saints islamiques et chrétiens à Jérusalem, et à adopter des mesures restrictives contre les colons extrémistes violents ainsi que les entités et individus qui soutiennent les colonies illégales, conformément au droit international.
Israël est appelé à s’engager publiquement et clairement en faveur de la solution à deux États, y compris un État palestinien souverain et viable, à mettre fin immédiatement à la violence et à l’incitation contre les Palestiniens, à cesser toutes les activités de colonisation, d’annexion et de confiscation de terres dans les territoires palestiniens occupés, y compris à Jérusalem-Est, à renoncer publiquement à toute politique de colonisation ou de projet d’annexion, et à mettre fin à la violence des colons.
La Déclaration de New York souligne que la coexistence et des relations normales entre les peuples et les pays de la région ne peuvent se réaliser que par la fin de l’occupation et la création d’un État palestinien souverain.
L’Algérie fut le premier pays à reconnaître l’État de Palestine en 1988. Aujourd’hui, plus de 150 pays sur 193 membres de l’ONU reconnaissent officiellement l’État de Palestine, après que le Royaume-Uni, l’Australie, le Canada et le Portugal ont rejoint la liste dimanche dernier.
Dix pays supplémentaires, dont la France, la Belgique, le Luxembourg, Malte, Andorre et Saint-Marin, ont annoncé leur intention de le faire.
R.I