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Un été chaud, les problèmes se traitent à froid.

Par Anouar El Andaloussi

L’été 2023 a été chaud et même très chaud. Les problèmes les plus critiques dans de telles conditions climatiques sont l’alimentation en eau potable et en énergie électrique. Le premier problème a été surmonté ici et là par des solutions locales ou plus exactement des combines personnelles ; le second, la puissante de pointe en électricité, a été aussi pris en charge par la réserve installée, alors que le record d’appel a atteint plus de 18.600 Mégawatts (24 juillet 2023). La disponibilité des produits agricoles frais et les viandes est l’autre problème attendu. Celui-ci continue à faire l’actualité tant les prix ont atteint des sommets jamais enregistrés. Nous en reparlerons dans une prochaine chronique.

Sur un autre registre, l’été 2023 a été aussi réchauffé par une grande excitation liée à un évènement important, celui de la réunion au sommet des BRICS à Johannesburg en Afrique du Sud et dont l’enjeu (et non le défi) était l’adhésion de notre pays à ce nouveau Club. On a présenté ou on a laissé entendre que cette adhésion comme (est) la solution à tous nos problèmes, la culture bien enracinée de la rente à fait le reste. On imaginait que les chinois vont inonder nos marchés de produits industriels, les russes vont assurer notre sécurité et nous fournir du blé et du soja gratuitement, les brésiliens et les indiens feront eux aussi un geste…. La température est vite retombée avec la tombée du verdict ; des répliques ont continué à se manifester autour d’un débat sans envergure : « nous sommes victimes d’un complot » ; « on nous aime pas parce que nous sommes exceptionnels » ; « il y a mieux que les BRICS » ; « on a pas besoin des BRICS, c’est eux qui ont besoin de nous » et puis d’autres voix plus intelligibles : il faut toujours se préparer avant d’aller aux combats et même aux cérémonies ; on ne vas pas dans un Club les mains (les poches) vides….

Maintenant que la température a chuté, on doit se poser les bonnes questions, fixer les objectifs, définir les bons horizons et tracer les stratégies adéquates pour atteindre ces objectifs. Finalement, les problèmes de la première catégorie (eau, énergie, inflation, disponibilité des produits de base) sont prioritaires, car directement liés à la vie des citoyens. Ceux-là sont permanents, immédiats et à notre portée sans attendre une quelconque délibération d’une autre instance. Imaginons un instant si nous étions importateurs d’énergies comme la grande majorité des pays : facture d’énergie, dessalement d’eau de mer, balance commerciale…. Les seconds ne sont pas moins importants ou à négliger ; sauf que le traitement de ces deux types de problèmes n’est pas le même. Nos problèmes économiques doivent trouver des réponses localement, par une volonté de transformation structurelle de notre économie dans le cadre de réformes ambitieuses, jamais dans l’horizon d’une loi de finance biannuelle, celle-ci n’est qu’un instrument d’exécution d’une politique à moyen et long terme. Parallèlement, nous devons préparer notre insertion dans l’économie mondiale par les bons côtés (pas uniquement par les importations de produits finis et l’exportation de matières premières) ; il est vrai que nous sommes très isolés au plan économique,  mais  l’OMC, les BRICS, Les accords de libre-échange ne sont que des instruments, jamais des objectifs en soi. Ça ne sert à rien de disposer d’instruments si l’on n’a pas des objectifs à atteindre. Alors commençons par la définition des objectifs et des visions, fixer des horizons et préparer les instruments appropriés. Tout ceci se prépare à l’avance dans une prospective réfléchie, réaliste, partenariale et enracinée dans la société et les institutions.   L’OMC, les BRICS, les Accords et les Zones de Libre-échange… s’inscrivent dans cette démarche.

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