L’ancien directeur général de la Sûreté nationale, Abdelghani Hamel, et l’ancien chef de la sûreté d’Alger, Noureddine Berrachdi, ont été condamnés, hier, par le tribunal de première instance de Blida, à 4 ans de prison ferme et à une amende de 100 000 dinars, rapportent plusieurs médias.
Jeudi, le procureur de la République a requis une peine de 12 ans de prison à l’encontre de l’ancien DGSN, et de 10 ans de prison à l’encontre de l’ancien chef de la sécurité d’Alger, et une amende d’un million de dinars pour chacun des prévenus. Le procès de Abdelghani Hamel et de Noureddine Berrachdi, s’est ouvert jeudi après son report cinq fois consécutives en raison de la pandémie Covid-19. Les deux accusés sont poursuivis pour abus de fonction pour l’obtention d’indus privilèges à caractère professionnel en vue de la préservation du poste de DGSN ou d’un poste supérieur, en vertu de l’article 33 de la loi relative à la prévention et la lutte contre la corruption. Les deux accusés ainsi que l’ex- ministre de la Justice, Tayeb Louh, cité comme témoin dans cette affaire, ont été auditionnés jeudi.
Noureddine Berrachdi a rejeté en bloc les accusations retenues contre lui, expliquant qu’en vertu de la loi et de sa fonction, une demande lui a été signifiée par le DGSN lui commandant de lui remettre une liste nominative d’un immeuble situé à Hydra (Alger), propriété du dénommé Kamel Chikhi, dit El Bouchi. Le conservateur foncier de la daïra de Bir Mourad Rais a remis la liste aux envoyés de Berrachdi.
Un acte jugé non conforme à la loi par le parquet général qui l’a qualifié d’”abus de fonction”. De son côté, l’ancien DGSN a nié avoir demandé au chef de la sûreté d’Alger de lui remettre la liste nominative suscitée, soulignant, sur un autre plan, avoir contacté l’ex -ministre de la Justice, Tayeb Louh, pour l’informer, a-t-il dit, que le “dossier de blanchiment d’argent ouvert par la Police judiciaire de la sûreté nationale, depuis deux ans, a été suspendu depuis près de huit mois”, et demandé au ministre de rouvrir ce dossier. “Ce qui fut fait, suite à l’appel téléphonique du ministre dans l’après-midi, l’informant de relancer le dossier.” Selon les dires des accusés, l’enquête relative au blanchiment de 125 millions de dinars par Kamel Chikhi et le financement d’un groupe terroriste, remonte à 2016, lorsque la Police judiciaire de la sûreté d’Alger a engagé les investigations à ce sujet. Un mois après le lancement de l’enquête, cette affaire a été retirée à la sûreté d’Alger pour être confiée à la gendarmerie nationale. Un fait non admis par l’ex-chef de la sûreté d’Alger, qui a estimé que l’ex-commandant de la gendarmerie nationale, Ghali Belkcir, a “usé de son influence pour s’accaparer du dossier”, selon l’accusé Hamel. Quant à l’ex- ministre de la Justice, Tayeb Louh, il a admis devant le tribunal avoir effectivement reçu un appel de l’ex-DGSN pour l’examen du dossier suscité, ajoutant avoir chargé, sur cette base, le directeur des affaires pénales pour son suivi. Il a, en outre, nié être intervenu personnellement pour le transfert du dossier à la gendarmerie nationale.
Synthèse : Aziz T.