Huit députés de l’Assemblée populaire nationale ont adressé, le 17 août, un appel urgent au Premier ministre pour l’alerter sur la crise aiguë que traverse le secteur du transport public en Algérie. Dans leur correspondance, ils évoquent une situation critique, marquée par une inquiétude croissante des citoyens et des professionnels du secteur.
La lettre, signée par les députés Rabhi Belkhir, Khalassi Mohamed, Omar Deraa, Ahmed Khenech, Khadidja Belkadhi, Zakia Bougtoucha, Azedine Zahouf et Hamid Aït Omar, s’appuie notamment sur la tragédie survenue à El Harrach, où un accident de bus a récemment coûté la vie à plusieurs passagers, pour illustrer les failles profondes de la chaîne de transport en Algérie.
Les parlementaires dénoncent :
L’état de délabrement du parc national et local de transport : à Alger, l’âge moyen des bus dépasse 15 ans, alors que les normes internationales fixent un maximum de 5 ans pour un usage sûr.
La pénurie de pièces de rechange d’origine et la prolifération de pièces contrefaites, sources fréquentes de pannes et d’accidents.
La saturation des lignes de transport urbain, sans redistribution équitable des circuits, notamment dans les grandes villes.
L’absence de formation professionnelle spécialisée pour les chauffeurs, réduits à leur simple permis de conduire, sans préparation à la gestion des passagers ou des urgences.
L’état dégradé des routes et le manque d’entretien régulier, aggravant les risques d’accidents.
Le retard dans l’actualisation du cahier des charges du transport de voyageurs, devenu obsolète face aux défis actuels.
Le manque de suivi des directions régionales du transport, pourtant responsables du contrôle et de l’organisation du secteur.
Les députés suggèrent un plan d’action national, comprenant :
Un programme de renouvellement du parc de transport incluant bus, taxis et camions.
L’implication des banques publiques pour financer l’achat de véhicules neufs via des prêts sans intérêts.
La révision du cahier des charges du transport de voyageurs, en l’alignant sur les standards internationaux.
La relance de la formation professionnelle obligatoire des chauffeurs, incluant sécurité, premiers secours et gestion des passagers.
Le renforcement des contrôles techniques et le rôle des directions régionales dans le suivi terrain.
L’amélioration des infrastructures routières, en priorité dans les zones urbaines à forte densité.
Pour les signataires, ces mesures ne représentent qu’un point de départ vers une réforme structurelle profonde, nécessaire pour garantir la sécurité des citoyens et la modernisation du secteur. Ils appellent les autorités à agir rapidement avant que de nouvelles tragédies ne viennent alourdir le bilan humain déjà dramatique.
R.N