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Tebboune prédit un bouleversement des relations internationales : le monde ne sera plus comme avant

Dans un message adressé à la nation, le président de la République met en garde les Algériens contre une phase de l’histoire où les équilibres géopolitiques risquent d’être rompus.

Le monde ne sera «plus régi à l’avenir par les mêmes règles qui ont commandé, des décennies durant, les relations internationales, ni par les mêmes équilibres politiques et économiques mondiaux», estime Abdelmadjid Tebboune.

Ces propos étaient contenus dans son dernier message adressé à la nation, à l’occasion de la célébration de la Fête de la victoire le 19 mars. Le président de la République a souligné au préalable, dans le même discours, que «conscient des mutations profondes sur les plans régional et international, l’Etat œuvre en toute sécurité, à préserver la place et la position de l’Algérie dans un contexte mondial marqué par des perturbations et des bouleversements».

Il faisait certainement référence à la phase extrêmement dangereuse qui guette l’humanité entière depuis le début de la guerre en Ukraine et des conséquences que ce conflit qui couve depuis de nombreuses années fait courir à la planète. Les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux font face, pour la première fois depuis la chute de l’Union soviétique, a une menace armée directement dirigée contre eux. Après l’euphorie des années 1990 et le début du nouveau siècle où ils décidaient de façon unilatérale du sort de tous les pays de la planète, voilà qu’ils expérimentent l’adversité déterminée et lourdement armée d’une Russie qui se reprend à réclamer son droit à la puissance. L’élargissement de l’alliance atlantique à des pays qui, trente ans plus tôt, sortaient à peine de l’orbite de Moscou a réveillé l’ours polaire de son hibernation et l’a lancé aujourd’hui dans un assaut pour défendre son espace vital.

Ainsi l’Europe vieillissante qui craignait quelques semaines auparavant la nuisance que lui causaient quelques centaines de migrants clandestins, tremble aujourd’hui à l’idée d’une confrontation directe avec l’héritière de l’Armée rouge.

Les Etats-Unis, dont la force demeure prédominante, appréhendent pour leur part un mouvement intempestif de la part de leur grande rivale la Chine qui leur dispute déjà la suprématie économique. Ils soupçonnent même Pékin de vouloir venir en aide à son voisin pour tirer les dividendes du bras de fer sans même y prendre part physiquement.

Choc des Titans

Quoi qu’il en soit, le monde est en train de changer à vue d’œil et prend ainsi une destination inédite et ouverte sur toutes les éventualités, y compris une troisième guerre mondiale. Gare donc à ceux qui ne se préparent pas au choc des Titans qui a commencé.

L’Algérie est entourée de périls. Son environnement immédiat est profondément déstabilisé. Si l’on ajoute à cela la crise économique et alimentaire qui grossit à l’horizon, on peut d’ores et déjà redouter un déplacement brusque des plaques tectonique suivi d’une réaction en chaîne violentes des éléments.

Les Algériens ont, par un passé récent, vécu dans leur chair les retombées de la baisse de la vigilance et les suites d’un affaiblissement. Ils ont payé cette erreur par une colonisation atroce de 132 ans avec tout ce que la domination arrogante peut faire subir aux vaincus. Le 19 mars, ils ont fêté le soixantième anniversaire du cessez-le-feu qui les a débarrassés du joug de l’occupation coupable de la dislocation de leur tissu social, la spoliation de leurs biens en plus de la terrible agression contre leurs valeurs et leur identité.

En face, la France n’a jamais reconnu le mal que ses gouvernements successifs et ses soldats ont commis ici. Ce n’est que timidement que des responsables et des intellectuels osent, du bout des lèvres, parler du sujet. La guerre de libération algérienne est à peine effleurée dans les manuels scolaires français et jouit d’un traitement laconique et lacunaire.

Les langues semblent, cependant, se dénouer depuis peu. Cette année une couverture médiatique importante a été consacrée aux Accords d’Evian et, plus généralement, à la colonisation de l’Algérie. Il est vrai que le thème coïncide opportunément avec la campagne présidentielle qui vient de débuter dans le pays d’Emmanuel Macron, mais il vaut mieux cela que le déni.

Mohamed Badaoui  

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