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Suite à l’intercession du président Allemand : Tebboune “accepte” de gracier l’écrivain Boualem Sansal

La décision était pressentie depuis que la présidence de la République avait rendu publique, lundi 10 novembre, la demande adressée par le président allemand Frank-Walter Steinmeier au président de la république Abdelmadjid Tebboune, sollicitant la grâce présidentielle de l’écrivain Boualem Sansal pour des raisons humanitaires. Ce mercredi 12 novembre, la mesure est devenue officielle : l’auteur franco-algérien est gracié et sera transféré en Allemagne.

Dans un communiqué publié à la mi-journée, la présidence algérienne précise que « le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a répondu favorablement à la demande de son homologue allemand, après les consultations d’usage, conformément à l’article 91, paragraphe 8, de la Constitution ». Le texte souligne le « caractère humanitaire » de cette démarche et indique que « l’État allemand se chargera du transfert et des soins de la personne concernée ».

L’arrestation de Boualem Sansal, 75 ans, remonte au 16 novembre 2024, à son arrivée à l’aéroport international d’Alger. De retour d’un séjour en France, l’ancien haut fonctionnaire du ministère de l’Industrie avait suscité la controverse après avoir tenu, dans un entretien au média français Frontières, proche des milieux d’extrême droite, des propos remettant en cause l’intégrité territoriale de l’Algérie. L’écrivain y affirmait notamment que « l’Ouest algérien appartient historiquement au Maroc » : une atteinte directe à l’intégrité territoriale du pays vis-à-vis de la loi algérienne.

Le procureur de la République près le tribunal de Dar El Beïda avait alors ouvert une enquête, retenant contre lui plusieurs chefs d’inculpation : atteinte à la sûreté de l’État, atteinte à l’intégrité du territoire national et atteinte à la stabilité des institutions.

Jugé en mars 2025, Sansal avait été condamné à cinq ans de prison ferme, peine confirmée en appel le 1ᵉʳ juillet 2025 par la Cour d’Alger. Sa défense avait dénoncé un procès politique, tandis que ses soutiens en Europe réclamaient sa libération.

Dès l’arrestation et la condamnation à cinq ans de prison de Sansal, la droite française  a sauté sur l’occasion pour traiter l’Algérie de tous les noms. Du jour au lendemain, cet écrivain est devenu un citoyen français, même pas franco-algérien, tenu en otage dans pays étranger, et que l’Algérie n’a pas le droit de juger sur son propre sol un homme entré sur son territoire avec un passeport algérien.

La droite française a donc instrumentalisé le cas Sansal pour déverser son venin raciste et xénophobe contre l’Algérie.

La grâce présidentielle intervient alors que le gouvernement français change de main. La nouvelle équipe lance, depuis son installation des signaux d’apaisement à commencer par les déclarations du nouveau ministre de l’intérieur. Ce dernier  développe un discours qui tranche frontalement avec son prédécesseur.  Le geste présidentiel  met ainsi fin à près d’un an de tensions autour du cas Sansal, survenu dans un contexte marqué par la crise diplomatique entre l’Algérie et la France depuis l’été 2024. Sa libération intervient alors que des signes d’apaisement commencent à se dessiner entre Alger et Paris.

Pour beaucoup d’Algériens, sa libération est une sortie par la petite porte d’un homme que l’Algérie lui a tout donné et qu’il a choisi de la trahir. En fin de compte, c’est l’Algérie qui est libérée d’un petit agent du Mossad.

Du côté français, toutes les déclarations sont venues saluer «Une injustice a été réparée» et le résultat d’une mobilisation pour sa libération. Mais aucun officiel, à l’heure où nous mettons sous presse, n’a remercié le geste du président Tebboune. Marine Lepen, la cheffe de file de l’extrême droite à présenté ses remerciement au président allemand.

Par ailleurs, l’opinion publique attend la libération de l’historien Mohamed Lamine Belghithe comme une suite logique à ce geste humaniste du président de la république.

Pour Jilali Soufiane, la grâce présidentielle devrait inclure la libération de citoyens algériens, à l’instar de Lamine Belghith, qui ont commis des fautes beaucoup moins graves que celles commises par Boualem Sansal.

Sid Ali

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