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Situation épidémique en Algérie : les spécialistes plaident pour serrer la vis

La situation épidémique en Algérie inquiète au plus haut point. Plusieurs indices poussent les spécialistes de la santé au pessimisme. Le premier concerne le faible taux de vaccination. A titre d’exemple, le secteur de la santé, malgré une troisième campagne, n’enregistre qu’un taux très en deçà des objectifs. Selon le professeur Riad Mahyaoui, membre du Comité scientifique chargé du suivi et de l’évolution de l’épidémie Covid-19 en Algérie, seules 17.000 personnes sont vaccinées sur 900.000 affiliés au secteur de l’éducation.

Cette situation donne au comité scientifique à réfléchir sur l’éventualité de lancer la vaccination des enfants, car laisser les écoles ouvertes avec un taux de vaccination aussi réduit risque de donner au virus l’occasion de faire des ravages au sein des établissements scolaires.

Mahyaoui a annoncé que le comité scientifique chargé du suivi et de l’évolution de l’épidémie Covid-19 en Algérie «va trancher cette semaine» sur la vaccination des personnes âgées de 15 à 17 ans, précisant que les personnes âgées de plus de 18 ans restent la cible prioritaire.

 Le deuxième indice est l’abandon quasi-total des gestes barrières au moment où la 4e vague s’installe le plus sérieusement du monde.

« Il ne faut pas dormir sur ses lauriers. Il faut impérativement renforcer les mesures préventives, notamment le port du masque, la distanciation, inciter les gens à se faire vacciner et surtout, convaincre le personnel de santé de l’utilité de la vaccination. Si le personnel de santé est convaincu, il va influer positivement sur la population », soutient Pr Khiati dans une déclaration au site TSA.

« Ce n’est pas sorcier, les solutions sont là. Elles sont entre nos mains : la vaccination et le respect des mesures barrières. Il y a un abandon total des gestes barrières et un non contrôle des pouvoirs publics.», déplore pour sa part Dr Yousfi.

Le troisième indice réside dans le début d’une saturation dans les services Covid des hôpitaux de certaines grandes villes comme Alger, Oran, Constantine, Sétif et Blida.

Selon de Dr Yousfi, « Au niveau de l’hôpital, il y a un mois, nous étions à 10 % des lits occupés, maintenant, nous sommes à plus des deux tiers des lits occupés. Les choses s’accélèrent, notamment dans les grandes villes comme Alger et Oran», souligne Dr Yousfi, avant de préciser que dans la wilaya de Blida, « plusieurs services covid ont été rouverts ces jours-ci ».

« L’hôpital de Boufarik est revenu à la case départ. Il est, à nouveau, consacré complètement au covid, alors qu’il avait repris la chirurgie il y a deux mois. Même chose pour l’EPH de Blida qui, lui aussi, est de nouveau dédié exclusivement au covid-19, alors qu’il avait repris le travail des autres spécialités », détaille le Dr Yousfi.

Pour le président du Syndicat national des praticiens spécialisés de la santé publique,» cela démontre bien que les choses sont en train de s’accélérer, particulièrement au cours de cette dernière semaine».

Selon le docteur Lyes M’rabet, président du syndicat national des praticiens de la santé, le nombre d’infections annoncées quotidiennement par le ministère de la santé ne reflète pas la réalité de la situation. Ce nombre n’est calculé que sur la base des tests effectués.  Le nombre de malades est beaucoup plus important. Nous sommes bel et bien dans le cœur de la 4e vague.

De ce fait le Dr M’rabet appelle à des mesures plus strictes dans les mosquées, les lieux de rassemblements, les universités…etc. Pour lui, les autorités du pays pourraient revenir au confinement total à l’image de ce qui s’était passé l’année dernière. Son argument est simple : si des pays européens qui ont réalisé des taux de vaccination avoisinant les 80% avaient décidé de re-confiner, que dirions de l’Algérie où la campagne de vaccination a lamentablement échoué.

Aziz.T

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