“En Vrac” par Madjid Khelassi :
8 nourrissons décèdent dans l’incendie de l’hôpital d’El Oued. Placés en réanimations dans la salle des prématurés, ces nouveaux – nés sont morts brûlés pour certains et asphyxiés pour d’autres. La cause de l’incendie ? Un court-circuit
Comme toujours, c’est le désastre qu’ornent des conclusions ou des prétextes inacceptables.
Ah l’hôpital en Algérie ! Quel joli souvenir évanoui entre un mouroir et un espace où aucun responsable ne se soigne. Ni se fasse changer un banal pansement.
Dans le cas de l’hôpital d’El Oued, comme dans tous ceux du reste du pays, on se demande où sont les détecteurs d’incendie, de fumée ou des anomalies qui sont au demeurant des équipements basiques dans toutes les contrées de la planète.
Un intervenant disait, hier, sur une chaîne télé, que le budget sécurité des hôpitaux -qui est colossal- n’est pas utilisé dans l’achat du matériel de prévention, de détection ou d’action contre ce genre d’incidents. Il poursuit, que nos hôpitaux se font daller leurs couloirs, faïencer leurs salles et repeindre à longueur d’année. Pour la sécurité, le bien- être, la prise en charge efficiente du malade, il faut regarder ailleurs.
8 bébés arrachés à leurs proches dans des circonstances inexcusables…et c’est juste le directeur de l’hôpital, et l’équipe de garde qui ont été suspendus !!! Comme toujours, les lampistes sont sacrifiés sur l’autel du Qadara Allah !
Bienvenue dans l’inertie des politiques et le cynisme de l’administration !
Chez nous, l’hôpital ne se fout pas de la charité, mais de ses malades.
Essayer de demander un scanner à l’hosto Mustapha. On vous rira au nez. Et au pavillon Bichat, le plâtre pour les fractures n’est pas toujours au rendez-vous.
Un peu plus haut à l’hôpital Ain Naadja , la primauté du militaire sur le civil est presque insérée dans le serment Hypocrate.
Bienvenue dans les services d’oncologie ( les pavillons des cancéreux) de l’Algérie pétrolifère où la dose de chimiothérapie est – dit-on- partagée entre plusieurs patients.
Il est 22 heures dans les services d’urgence de nos hôpitaux…c’est le rendez- vous des éclopés de la journée : blessés de la route, des rixes, des querelles de voisinages. Cette hallucinante ambiance finit généralement en agressions sur les blouses blanches. Toubibs et infirmiers d’un système où l’hosto est plus mouroir que lieu d’espoir de guérison.
8 innocents bébés ravis à l’affection des leurs…Les spectres de l’incompétence veillent toujours sur la santé des Algériens.