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Le MDN dément leur organisation : les manœuvres militaires algéro-russe sont une fake news

Annoncées pour la période du 16 au 28 novembre, ces exercices n’ont jamais eu lieu. Pourtant, certains milieux occidentaux ont pris prétexte de la fausse information pour demander des sanctions contre l’Algérie pour sa prétendue coopération militaire avec la Russie.

Le ministère de la Défense nationale (MDN) a démenti, lundi, l’organisation de manœuvres conjointes entre des troupes de l’armée algérienne et celles de son homologue russe dans le cadre d’un exercice dénommé «Bouclier du désert», destiné à lutter contre le terrorisme.

C’est la Télévision publique qui a rapporté hier la réaction du MDN alors que le site officiel de celui-ci n’a pas évoqué le sujet. L’opération devait se dérouler, selon l’agence russe Sputnik du 16 au 28 novembre, dans la région de Béchar et devait mettre en pratique, d’après le même média, «les tactiques antiterroristes des deux armées dans des environnements désertiques». L’organe moscovite a donné la parole à Mohammed Salah Djemal, présenté comme chercheur et analyste en sécurité internationale, qui a expliqué que «vu que l’Algérie est entourée par le Sahel qui devient un éventuel épicentre des organisations terroristes», l’objectif prioritaire de l’opération réside dans la «définition des menaces terroristes dans une région très particulière». Le site électronique a, en outre, pris la précaution de citer la porte-parole des Affaires étrangères russes, Maria Zakharova, qui a précisé que les entraînements militaires «ne visaient aucun pays tiers».

Toutefois, l’information a vite fait le tour des rédactions occidentales dès sa publication, il y a quelques jours. Plusieurs d’entre elles l’ont prise pour argent comptant et ont déduit que l’Algérie se positionne ainsi clairement dans le camp russe contre ses adversaires européens et américains.

Le magazine Jeune Afrique a même révélé, il y a quelques jours, que dix-sept députés européens ont demandé à Ursula von der Leyen et à l’Union européenne de réviser l’Accord d’association avec l’Algérie, au motif qu’elle apporterait un «soutien politique, logistique et financier» à la Russie dans la guerre contre l’Ukraine.

L’Algérie a pourtant, depuis le début du conflit, affiché sa neutralité dans ce conflit préconisant son règlement par les voies diplomatiques. Elle a, d’autre part, rassuré ses clients européens qu’elle respectera ses engagements envers eux en matière d’approvisionnement en hydrocarbures à un temps où ils subissent une sévère pénurie énergétique.

Bien entendu, Alger a rappelé ses liens stratégiques et historiques avec Moscou d’où elle importe l’essentiel de son armement et, depuis peu, une partie de ses céréales. Ces relations datent d’avant l’indépendance du pays, puisque le Kremlin a fortement soutenu la Guerre de libération nationale.

Un tel engagement ne l’a pas empêché d’avoir une coopération économique privilégiée avec les pays européens d’où elle importe la majeure partie de ses besoins. L’Accord d’association qui la lie à l’Union européenne est d’ailleurs une manne pour cet ensemble, parfois au détriment de ses intérêts. A tel point que l’Algérie a maintes fois demandé sa révision au regard de son iniquité dans certains aspects.

La levée de boucliers de certains milieux outre Méditerranée semble avoir d’autres motivations qu’un prétendu axe algéro-russe en formation. La ruade suit, à peu près, une réaction similaire adoptée fin septembre par des parlementaires américains. Vingt-sept membres du Congrès américain ont, en effet, envoyé une lettre au secrétaire d’État Anthony Blinken, exigeant des sanctions contre le gouvernement algérien pour des contrats d’armement. «Les États-Unis doivent envoyer un message clair au monde que le soutien à Vladimir Poutine et les efforts de guerre barbares de son régime ne seront pas tolérés », lit-on dans le document dirigé par la députée Lisa McClain.

Autrement dit, celui qui n’est pas avec nous est forcément contre nous. Ce principe semble devenir un credo quasi religieux de la diplomatie occidentale depuis la chute du Mur de Berlin.

Ali Younsi-Massi

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