Alors que le Pr Kamel Djenouhat, président de la société algérienne d’immunologie et membre du programme national élargi de vaccination, s’est alarmé de la baisse du taux de vaccination, allant jusqu’à redouter le retour de certaines épidémies éradiquées en Algérie, le Dr Abderrezak Bouamra, directeur général de l’Institut national de la santé publique, a estimé que l’Algérie a réussi à atteindre de grands résultats positifs dans le domaine de la vaccination.
Le Directeur général de l’Institut national de la santé publique, Dr Bouamra Abderrazek, a indiqué, hier à Oran, lors d’une rencontre régionale de formation des médecins et gestionnaires des programmes de vaccination, organisée depuis hier par l’Observatoire régional de la santé d’Oran, que l’Algérie a réalisé des résultats positifs en matière de vaccination contre différentes maladies et épidémies au titre de sa politique de prévention sanitaire. “L’Algérie a réussi, grâce aux capacités matérielles et humaines qu’elle a mobilisées au cours des dernières années, à atteindre de grands résultats positifs dans le domaine de la vaccination”, s’est-il réjouis, avant d’assurer que le succès du programme national de vaccination en Algérie a permis de réduire le taux de mortalité infantile, atteignant 17 décès pour 1.000 naissances, ces dernières années, alors qu’il était estimé à environ 180 décès pour 1.000 naissances au lendemain de l’indépendance.
Selon lui, l’Algérie a également réussi à lutter contre plusieurs maladies et épidémies, dont la varicelle, la poliomyélite, la rougeole et autres, affirmant que l’Institut national de la santé publique, en coopération avec le ministère de tutelle, a récemment lancé un programme de formation au profit des médecins et des responsables des programmes de vaccination au niveau de wilayas, leur permettant d’échanger expertises et expériences, sachant que le lancement a été effectué à partir des wilayas de l’Ouest du pays et l’opération sera généralisé au reste du pays lors de l’étape suivante.
Ces affirmations de Dr Bouamra sonnent comme un démenti aux propos tenus récemment par le président de la société algérienne d’immunologie et membre du programme national élargi de vaccination, Pr kamel Djenouhat, qui a donné l’alarme sur la baisse du taux de vaccination en Algérie, en redoutant la réapparition d’épidémies comme la poliomyélite, la coqueluche, la rougeole et la diphtérie, qui risque de compromettre tous les efforts déployés par l’Algérie depuis plusieurs années dans le cadre du programme national de vaccination. «Nous étions, il y quelque années, à un niveau de couverture vaccinale avoisinant les 95% et l’Algérie est classée par l’OMS le pays le plus discipliné en terme de vaccination et nous étions sur le point d’éradiquer certaines maladies. Aujourdhui, la situation est tout autre. Ce taux connait une baisse considérable, au vu des statistiques du ministère de la Santé qui font état d’un taux de couverture de 70 %, notamment pour rougeole.
L ‘explosion du nombre de cas n’est pas à écarter à l‘avenir», a-t-il averti, en marge des travaux du 12éme congrès national d’immunologie organisé les 29 et 30 juin 2024. De son point de vue, Pour lui, l’Algérie n’est pas à l’abri d’une flambée de cas de diphtérie et la poliomyélite. «Si un seul cas est enregistré, on considère que c‘est une épidémie», a-t-il asséné, en invoquant la définition de l’OMS.
Le programme national de vaccination qui contient une liste de 11 vaccins, extensible selon les recommandations de l’OMS, a contribué au prolongement jusqu’à 78 ans de l’espérance de vie des Algériens, qui était de 40 ans dans les premières années de l’indépendance, grâce à l’amélioration des conditions sanitaires et de vie des populations.
Par ailleurs, la Directrice de l’Observatoire régional de la santé d’Oran, Nawel Belarbi, a indiqué que cette rencontre de formation de deux jours, en présence de 100 médecins et gestionnaires de programmes de vaccination au niveau de dix wilayas de l’Ouest du pays, porte sur des communications sur le programme national de vaccinations, animées par des praticiens de l’Observatoire régional de la santé d’Oran, des directions de la santé d’Oran et de Relizane.
L’assistance participe aussi à des ateliers traitant entre autres le système d’information, la qualité des données comme moyen de prise de décisions dans la programmation de campagnes de vaccination et la stratégie de communication comme moyen de sensibilisation à l’importance de ces programmes.
Ali. Ch