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Réunion du Cemoc à Alger : les états-majors du Sahel anticipent d’éventuels conflits

Les enjeux sécuritaires au Sahel ont fait l’objet ce mardi à Alger, d’une session extraordinaire du Conseil opérationnel conjoint des chefs des états-majors (Cemoc) des armées de l’Algérie, du Mali, de la Mauritanie et du Niger.

Partant du principe qu’on n’est bien défendu que par soi-même, les chefs des états-majors des armées de l’Algérie, du Mali, de la Mauritanie et du Niger ont tenu, hier à Alger, une réunion extraordinaire pour étudier les défis sécuritaires qui se posent à leur région.

Au menu de la rencontre, organisée à l’initiative de l’Algérie : la coordination régionale de la lutte contre le terrorisme et contre le grand banditisme ainsi que l’examen approfondi de la situation sécuritaire globale au Sahel. Les participants ont ainsi échangé des analyses et des informations permettant d’établir une stratégie concertée pour se prémunir des menaces grandissantes qui pèsent sur la région. Le rendez-vous a également été consacré à la passation de la présidence tournante du Cemoc entre le Niger et l’Algérie.

Après l’ouverture des travaux par le Général de Brigade Moussa Salaou Barmou, président en exercice du Cemoc, le général d’armée, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), Saïd Chanegriha a donné les grandes lignes de la réunion. Selon lui, cet «évènement important» sert, en premier lieu, à «coordonner, avec efficacité et engagement, les efforts déployés, pour permettre de prendre les décisions nécessaires afin d’atteindre les objectifs sécuritaires tracés» par les pays membres. Le Cemoc, dont le siège se trouve à Tamanrasset, «constitue un cadre de haut niveau pour évaluer, échanger et orienter les démarches à même de conférer à cet important mécanisme de coopération sécuritaire davantage d’efficacité». Cela passe, a-t-il indiqué, par «l’entérinement des textes régissant notre Comité à même de promouvoir la coopération sécuritaire et la coordination des actions de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée transfrontalière, ainsi que l’arrangement portant statut des personnels du Cemoc». Il a, en outre, réitéré «l’engagement de l’ANP à poursuivre la lutte contre tous les fléaux qui menacent la région, en coordination avec tous ses partenaires au sein du Cemoc». Il a, enfin, promis qu’une «lutte implacable contre le terrorisme et les crimes connexes» sera menée par les partenaires au sein du mécanisme grâce à leur soutien mutuel. L’objectif étant, a souligné le général d’armée, de protéger l’espace géographique des pays sahéliens et de renforcer leur sécurité nationale mise à mal par un éventail de menaces endogènes, mais aussi à de convoitises étrangères. Cette atmosphère délétère a déjà provoqué une épidémie de renversements des ordres établis de plusieurs Etats de la région. Le dernier coup d’État a eu lieu au Niger. Il est d’ailleurs toujours en cours, puisque le président déchu Mohamed Bazoum n’a toujours pas annoncé sa démission.

Le Soudan du nord qui est en proie à une violence entre deux camps rivaux lourdement armés a considérablement compliqué la problématique de cet espace désertique qui s’étend de la mer Rouge jusqu’à l’océan Atlantique. Si le Tchad s’embrase à son tour, les risques d’une grande conflagration n’est pas à écarter.

Le Cemoc a été créé pour empêcher des interventions étrangères sous prétexte de lutte contre le terrorisme ou d’autres motifs. La course pour le contrôle de l’Afrique pour l’exploitation de ses richesses nombreuses et variées aiguise les appétits d’intérêts puissants et encourage les aventures inconsidérées.

Même sans cela, le bouleversement géopolitique que connaît actuellement le monde avec l’émergence de nouveaux pôles de puissance affectera nécessairement le continent où il est prévu l’éclatement de plusieurs guerres par procuration. En conclusion, les états-majors des pays concernés par ces sombres perspectives commencent à préparer la guerre pour espérer garder leur paix.

Mohamed Badaoui

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