Une organisation internationale des pays exportateurs de Gaz pourrait voir le jour lors du prochain sommet d’Alger du Forum des pays exportateurs de gaz (Gas Exporting Countries Forum, GECF), du 29 février au 2 mars 2024, a estimé le jordanien Mamdouh Salama, expert en énergie dans une interview à la chaine I de la Radio nationale.
Pour lui, l’idée d’une telle organisation est bien réelle, car le bisoin se fait de plus en plus sentir, dans un environnement où le Gaz, tout comme le pétrole, constitue un enjeu majeur dans la balance géostratégique.
Cependant, Salama a nuancé sa prophétie par les pressions que pourraient exercées les Etats-Unis contre un éventuel cartel, étant eux même un grand producteur tout comme un consommateur de premier ordre en plus de devenir exportateur depuis quelque temps.
Il est donc possible que l’actuel Forum des pays exportateurs de gaz (Gas Exporting Countries Forum, GECF) se transforme en organisation. L’invité de la Radio nationale n’a pas expliqué les raisons qui justifieraient le changement de statuts de ce rassemblement. Et, surtout ce que cela implique sur le plan organisationnel, juridique ou autres.
Il est vrai que depuis la déclenchement de la guerre russo-ukrainienne, le Gaz est devenu un enjeu de taille dans la sécurité énergétique pour tout le continent européen et, à contrario, une arme redoutable entre les mains des pays exportateurs, d’où la nécessité pour ces derniers de mieux s’organiser pour l’utiliser à bon escient.
Pour rappel, le GECF rassemble les principaux pays producteurs de gaz, occupant une position “forte” sur les marchés mondiaux de l’énergie.
Crée en 2001 à Téhéran (Iran), le Forum comptait initialement 14 pays membres.
Mais sa naissance officielle n’a été annoncée que le 23 décembre 2008 à Moscou, lors de la 7ème session ministérielle qui avait été sanctionnée par l’adoption du statut du Forum et la désignation de Doha pour en abriter le siège de l’organisation.
Aujourd’hui, le Forum est composé de 11 pays membres, en l’occurrence l’Algérie, la Bolivie, l’Egypte, la Guinée équatoriale, l’Iran, la Libye, le Nigéria, le Qatar, la Russie, Trinité-et-Tobago et le Venezuela, ainsi que de sept pays observateurs, à savoir l’Angola, Azerbaïdjan, Irak, Malaisie, Norvège, Pérou et Emirats arabes unis.
Conformément à ses statuts, le Forum vise à soutenir les droits souverains de ses membres sur leurs ressources en gaz naturel et leurs capacités à développer, préserver et utiliser ces ressources au profit de leurs peuples, par l’échange d’expériences, de points de vue et d’information, a-t-on également précisé dans la même note.
Avec le nombre actuel de pays membres, le GECF occupe une “position forte sur les marchés mondiaux de l’énergie et est parmi les plus importantes organisations internationales de l’énergie”.
Ensemble, cette coalition représente 71% des réserves mondiales prouvées de gaz naturel, 43% de sa production commercialisée, 58 % des exportations de GNL et 52 % du commerce par gazoducs, selon les données fournies par le site web du CEFG.
La Réunion ministérielle du GECF est l’instance suprême et se réunit une fois par an en réunion ordinaire.
Son Conseil exécutif, composé des représentants nommés par les pays membres, est chargé notamment de diriger la gestion des affaires du Forum et la mise en œuvre des décisions de la Réunion ministérielle.
Sid Ali