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Le ministre de l’Intérieur, Saïd Sayoud, a annoncé ce dimanche 16 novembre que des enquêtes sont en cours pour déterminer l’origine des incendies ayant ravagé des milliers d’hectares de forêts durant le week-end dans le nord de l’Algérie, en particulier dans la wilaya de Tipaza, où les feux d’une intensité exceptionnelle ont entraîné l’évacuation de plusieurs hameaux. Selon lui, quatre suspects ont déjà été arrêtés. « Les autorités concernées sont en train d’effectuer les enquêtes nécessaires », a-t-il précisé, assurant que les citoyens seront informés des résultats dès qu’ils seront établis. « Nous ne soupçonnons personne et nous n’accusons personne », a toutefois tenu à souligner le ministre, qui préfère attendre les conclusions définitives.
Le wali de Tipaza, Mohamed Amine Benchaoulia, a confirmé sur la chaîne Echorouk News que des investigations sont bel et bien en cours. « Juste après l’évacuation des citoyens, des enquêtes ont été déclenchées par les services de sécurité. Jusqu’à maintenant, quatre suspects ont été arrêtés. Les enquêtes détermineront si ces feux ont une origine criminelle ou s’ils résultent d’actes involontaires », a-t-il indiqué.
Ces déclarations interviennent alors que le pays a été frappé par un phénomène inhabituel : plus d’une cinquantaine de feux de forêts enregistrés en plein mois de novembre, une période normalement étrangère à ce type d’événements. Samedi matin, la direction générale de la Protection civile recensait 55 incendies de forêts et de broussailles dans plusieurs wilayas, dont Tipaza, Béjaïa, Tizi-Ouzou, Jijel, Médéa, Aïn Defla, Skikda, Chlef, Sétif, Souk Ahras, Mila, Boumerdès, Tébessa et Bouira, tous maîtrisés.
La simultanéité de ces feux à travers de nombreuses régions, et surtout en plein automne, a alimenté les soupçons d’actes concertés. Plusieurs partis politiques ont ainsi réclamé des investigations. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a appelé à des « enquêtes approfondies » pour éclaircir les causes de ces incendies inhabituels, tandis que le chef du RND a également demandé que toute la lumière soit faite.
Intervenant sur Echorouk News, Saïd Sayoud a par ailleurs expliqué que le changement climatique bouleverse les modèles d’intervention de la Protection civile. Autrefois centrée sur les feux en été et les inondations en hiver, celle-ci doit désormais faire face à des incendies en saison froide et à des crues en période estivale. Il a rappelé que trois facteurs doivent être réunis pour qu’un incendie se déclenche : des températures élevées, un faible taux d’humidité et des vents favorables à la propagation des flammes.
Abir.N
