La défense civile dans la bande de Gaza a déclaré, dimanche, que des dizaines de tentes abritant des déplacés palestiniens – dont les maisons ont été détruites par la guerre d’extermination israélienne – ont été inondées par les eaux de pluie dans la zone d’Al-Mawasi, dans la ville de Khan Younès, au sud de la bande.
Depuis trois jours, la bande de Gaza est affectée par une dépression atmosphérique accompagnée d’une masse d’air froid, de pluie et de vent. Les services météorologiques prévoient son recul dans la soirée de dimanche.
Au cours de ces jours, cette dépression a provoqué l’inondation et l’envol de milliers de tentes qui abritent des Palestiniens, dont la majorité sont des enfants et des femmes, les laissant à la rue et les poussant à se réfugier dans des bâtiments détruits servant d’abris dangereux dépourvus des conditions minimales de sécurité.
Dans un communiqué, la défense civile a indiqué que ses équipes « interviennent actuellement sur des dizaines de tentes dans les camps de déplacés après qu’elles ont été inondées dans plusieurs zones d’Al-Mawasi à Khan Younès ».
Elle a renouvelé ses avertissements concernant « le danger d’effondrement des bâtiments détruits (menaçant ruine) sur la tête de leurs habitants » en raison des pluies et des vents.
De son côté, le porte-parole de l’appareil, Mahmoud Basal, a déclaré que la ville de Gaza, en particulier, est exposée pour le troisième jour consécutif à « l’inondation due à la dépression atmosphérique », laquelle reste toutefois légère par rapport aux dépressions polaires qui ont frappé la région ces dernières années.
Il a poursuivi dans une déclaration à la presse : « Nous avons constaté l’ampleur d’une catastrophe majeure causée par la dépression qui a frappé Gaza, au milieu de la destruction massive infligée par Israël durant deux ans d’extermination » depuis le 8 octobre 2023.
Il a ajouté que la ville, avec ses tentes et ses centres d’hébergement, a été inondée après seulement quelques heures de précipitations, s’interrogeant avec inquiétude : « Que se passera-t-il si elle est frappée par une dépression polaire importante ? ».
Il a souligné que la dépression actuelle a provoqué l’inondation, l’arrachement et la détérioration de milliers de tentes de déplacés, qui ont fui vers des maisons détruites pour se protéger du froid et de la pluie.
Basal a mis en garde contre « une véritable et grave catastrophe » qui pourrait s’abattre sur la bande de Gaza en cas de nouvelle dépression atmosphérique, au milieu du silence international face à ces souffrances persistantes.
Il a appelé la communauté internationale à assumer ses responsabilités et à venir en aide à la bande de Gaza, soulignant que chaque seconde qui passe expose le citoyen palestinien « à la souffrance et à la douleur ».
Selon les estimations du bureau d’information gouvernemental, le nombre de déplacés s’élève à 1,5 million de Palestiniens, vivant dans des conditions désastreuses en raison de l’absence des conditions de vie les plus élémentaires, de la difficulté d’accéder à des produits de première nécessité et du manque de services essentiels en raison du siège israélien continu.
La plupart de ces déplacés vivent dans des tentes endommagées, tandis que le bureau gouvernemental estimait à la fin septembre dernier que 93 % des tentes n’étaient plus adaptées à l’habitation, soit 125 000 tentes sur 135 000.
Au cours d’environ deux ans d’extermination, des dizaines de milliers de tentes ont été endommagées par les bombardements israéliens qui les ont directement touchées ou ont visé leurs environs, tandis que d’autres se sont dégradées en raison des conditions climatiques : chaleur intense en été, pluies et vents en hiver.
Avec l’inondation de ces tentes, il ne reste plus aux déplacés palestiniens d’alternatives pour s’abriter, Israël ayant détruit, ces deux dernières années, 90 % des infrastructures civiles, pour des pertes initiales estimées à 70 milliards de dollars.
Israël refuse également l’entrée de solutions d’hébergement de remplacement, en se dégageant de ses engagements prévus dans l’accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre dernier.
900 Palestiniens décédés en attendant une évacuation sanitaire
Plus de 900 Palestiniens de la bande de Ghaza sont décédés en attendant une évacuation sanitaire, a déploré, dimanche, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), appelant à l’ouverture urgente de points de passage, toujours fermés par l’entité sioniste après deux ans d’agression, pour permettre le transfert des malades.
Selon le Directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, plus de 16500 personnes, dont au moins 4000 enfants, attendaient toujours d’être évacuées pour recevoir des soins médicaux.
Exhortant les pays à accueillir les patients palestiniens malades et blessés, Tedros Adhanom Ghebreyesus a rappelé la gravité de la situation humanitaire sur le terrain.
Il a réaffirmé l’engagement de l’OMS à soutenir la reconstruction du système de santé à Ghaza et à poursuivre ses efforts pour évacuer les patients nécessitant des soins urgents, un mois après l’annonce du cessez-le-feu.
Il a précisé que l’organisation a supervisé l’évacuation de près de 8000 patients au cours des deux dernières années, dont plus de 5500 enfants.
Depuis que l’OMS a pris en charge la coordination des évacuations sanitaires en mai 2024, elle a conduit 119 missions d’évacuation médicale, la plus récente ayant eu lieu mercredi, a-t-il ajouté.
R.I
LA NATION Quotidien National D'information