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Par peur de la récente flambée du Covid-19 : les centres de vaccination d’Alger pris d’assaut

Réveil soudain des consciences ou état anxieux ?

Hier, les polycliniques et les établissements de vaccination ont été envahis par les usagers. Cependant, partout le même constat : non-respect des gestes barrière, proximité des corps et port laxiste de la bavette.

La panique était visible dans les polycliniques et les centres de vaccination anti-Covid-19 de la capitale. Les derniers chiffres de la pandémie sont sans doute responsables du haro sur les structures sanitaires dont le personnel semblait débordé.

A la polyclinique d’El Madania, des dizaines de personnes attendaient de s’enregistrer pour recevoir leur première dose tandis que ceux qui s’y étaient pris plutôt patientaient pour la deuxième. ‘’Je suis ici depuis 7 heures du matin, soupire un septuagénaire. Il est midi et je ne sais pas quand je vais passer’’. Dans le couloir, des candidats à la première piqûre coudoyaient devant une porte qui s’ouvrait par intermittence pour laisser entrer ceux qui cherchaient à s’inscrire. L’atmosphère était à l’empressement, à l’énervement et au désordre. Dépassés, les employés ne savaient pas où donner de la tête pour organiser et contenir le soudain afflux de demandeurs, visiblement tendus par l’exiguïté du corridor, la promiscuité avec des sujets probablement contagieux, la chaleur et surtout par la lenteur de l’opération.

A la polyclinique d’El Biar, les choses se passaient un peu mieux. Il y avait nettement moins de pression numérique sur les agents qui travaillaient dans un climat moins stressant. Des tentes en plastique ont été placées dans une courette attenante à l’établissement où quelques personnes inscrites sur une liste attendaient leur tour. Sauf que les quantités de sérum ont été vite épuisées, selon une préposée, et que, vers dix heures, il ne restait qu’un petit lot pour couvrir les besoins de la journée de jeudi. ‘’Il faut revenir demain mercredi pour réserver’’ un ticket pour le lendemain.

La foule était également au rendez-vous au quartier des Sources, dans l’établissement spécialisé dans la vaccination des voyageurs qui est en principe le plus expérimenté et le mieux outillé pour ce genre de campagne. Une affluence qui, là aussi, a contraint le personnel à éconduire les nouveaux arrivants dès l’heure de midi.

‘’Il faut revenir très tôt demain’’

Même chose à la polyclinique de Bachdjarah qui ne traite qu’une dizaine de primo vaccinables par jour. Le service était néanmoins envahi par les postulants au rappel. ‘’Il faut revenir très tôt demain, à sept heures de préférence pour espérer passer’’, conseille une secrétaire médicale.

Le vaccinodrome installé près de l’hôpital Mustapha Pacha était probablement le plus sollicité. Lieu de passage foisonnant et carrefour entre plusieurs destinations, la place du Premier mai attire nécessairement plus de monde. A l’intérieur de barnums géants en plastique blanc qui font office de salles de soin et d’attente, la chaleur est suffocante. Travailler dans ces conditions est certainement une épreuve pénible. Le dispositif qui est quadrillé par des chaînes pour canaliser la jauge humaine a dissuadé certains d’y passer des heures. Ils ont tourné les talons pour s’en aller après de succinctes explications prodiguées par un agent d’accueil.

Dans tous les lieux visités hier, le même constat peut être fait : non-respect des gestes barrière, proximité des corps et port laxiste de la bavette. On sent, cela dit, que les autorités sanitaires veulent bien faire et accélérer la vaccination de la population, mais le poids des usagers et la faiblesse des quantités de vaccins ont eu le dessus sur leur volonté. Il est probable que, dans les jours qui viennent, les files d’attente vont grossir devant les centres de vaccination. La terreur qu’inspire le variant Delta mais aussi l’anticipation du passeport sanitaire obligatoire pour voyager stimuleront la demande. Sans une gestion draconienne de ce déferlement, il faut craindre un effet inverse de ce qui est recherché, soit une propagation plus grande du virus au lieu de l’immunité collective.

Mohamed Badaoui   

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