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Les députés interpellent la ministre du Tourisme :  « La gratuité des plages est un mythe »

Lors du débat parlementaire sur le projet de loi encadrant les modalités d’octroi de concessions pour l’exploitation des plages, plusieurs députés ont vivement critiqué la situation actuelle, qualifiée de chaotique. Ils ont dénoncé l’emprise des « mafias des plages » qui imposent aux citoyens des redevances illégales, faisant de la promesse de gratuité un simple slogan sans application réelle.

Le député Ryad Hennachi a dénoncé des pratiques répandues : des citoyens contraints de payer jusqu’à 2 000 dinars par jour pour accéder à des plages prétendument gratuites, incluant des frais pour l’entrée, la location de tentes et le stationnement. Il a également pointé du doigt la médiocrité des services touristiques, dont les tarifs élevés poussent de nombreuses familles à passer leurs vacances à l’étranger.

Ali Rebih (FLN) a, de son côté, souligné l’absence de gestion et l’anarchie qui règne dans les 463 plages autorisées du pays, évoquant même des cas de menaces physiques à l’encontre des vacanciers par des exploitants illégaux. Certains utiliseraient chevaux et chiens pour intimider les visiteurs, rendant l’accès aux plages difficile et dangereux.

Mohamed Touil (RND) a remis en question l’efficacité des investissements étatiques dans le secteur touristique côtier, évoquant le paradoxe de communes côtières toujours pauvres malgré l’affluence estivale. Il a demandé des comptes sur l’utilisation des fonds publics alloués aux projets de concession.

Le député Halim Bencherif a révélé une affaire grave à Oran : l’effondrement d’une route à Aïn El Turck, causé selon lui par un projet touristique approuvé illégalement sans l’aval du ministère. Il a présenté un document officiel attestant de l’irrégularité de la procédure.

Face à ces critiques, la ministre du Tourisme, Horia Meddahi, a défendu les nouvelles mesures du projet de loi. Celui-ci vise à professionnaliser l’exploitation des plages, en imposant des qualifications aux concessionnaires et en exigeant des plans d’aménagement pour chaque site balnéaire. La gratuité des plages reste, selon elle, un droit fondamental, que le texte entend garantir tout en favorisant un développement touristique durable et encadré.

Elle a également annoncé une simplification des procédures d’attribution, qui relèveront désormais du wali, tout en maintenant des critères stricts de compétence pour les opérateurs.

Ma.B

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