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L’Algérie dépose sa candidature pour rejoindre une importante coalition économique internationale

Le vœu exprimé par Abdelmadjid Tebboune en juillet a été finalement mis en application. L’Algérie a, certes, certaines faiblesses mais dispose de sérieux atouts pour intégrer le groupe. La Chine est favorable à son adhésion. 

L’Algérie a officiellement demandé son adhésion aux Brics, selon Leila Zerrouki, chargée des grands partenariats internationaux citée par diverses sources médiatiques.

Le groupe dont l’acronyme est formé par les initiales de Brésil, de l’Inde, de la Chine, de la Russie et de l’Afrique du Sud réunit, depuis 2011, les puissances émergentes qui rivalisent aujourd’hui avec les pays du G7. Celles-ci ont gagné leurs galons durant la période 2000 à 2008 lorsque leur croissance a nettement dépassé celles des Etats les plus riches de la planète. A l’époque, l’Afrique du Sud n’avait pas encore rejoint le quatuor, mais le pays de Nelson Mandela y a été finalement admis en 2011 eu égard à son influence dans le continent africain, sa vitalité économique et culturelle ainsi que son indéniable soft power reconnu par toute la planète.

La demande algérienne fait suite à un vœu exprimé, fin juillet, par le président de la République qui avait avancé qu’une telle issue était «envisageable». Abdelmadjid Tebboune a cependant fait remarquer que «l’adhésion au groupe BRICS est tributaire de conditions économiques auxquelles l’Algérie satisfait en grande partie».

Quelles sont donc les chances de l’Algérie pour faire partie du club ? A première vue ses performances industrielles qui, hors hydrocarbures, constituent plus ou moins 5% de son Pib ne sont pas son atout premier. Toutefois, le pays recèle de ressources minières importantes dont des gisements de phosphate extrêmement appréciées par l’agriculture mondiale et de terres rares dont sont friandes les technologies de pointe. Elle possède, en outre, une énergie fossile abondante et un grand potentiel en matière de solaire et d’hydrogène.

Depuis la remontée des cours du pétrole et du gaz, les caisses du Trésor public et des banques se sont remplies, ce qui lui confère une aisance financière enviable d’autant plus que l’économie algérienne est peu endettée à l’extérieur.

L’Algérie a, d’autre part, considérablement développé ses infrastructures industrielles et routières en dépit de l’immensité de son territoire. Sa principale force réside, cependant, dans sa position géostratégique qui la place dans un carrefour très actif. Elle est à un jet de pierre de l’Union européenne et dispose de capacités portuaires importantes sur la Méditerranée. Elle a, de même, construit de nombreux aéroports et s’ouvre grandement sur l’Afrique subsaharienne à travers des frontières longues de sept mille kilomètres.

Par ailleurs, son poids géopolitique dans la région n’est pas négligeable puisqu’elle a démontré son rôle de facteur stabilisateur au Nord de l’Afrique grâce, notamment, à une diplomatie active et une armée qui maîtrise son environnement.

Sur le plan humain, l’Algérie dispose d’une ressource humaine qualifiée et instruite. Ses nombreuses universités et ses écoles supérieures ont formé des millions de cadres, de chercheurs et de professionnels dans tous les domaines.

Il est vrai que depuis de longues décennies, le pays n’a pas brillé par sa gouvernance et ses capacités ont été affaiblies. Les pouvoirs successifs n’ont pas su correctement valoriser les richesses humaines et naturelles dont il est pourvu. Une situation qui s’est traduite par des retards sensibles, somme toute, surmontables si un changement de mentalité et des modes de gestion s’opérait.

C’est apparemment sur ces qualités que la locomotive des Brics, à savoir la Chine, mise. Pékin a indiqué clairement qu’elle appuiera une demande d’admission de l’Algérie à l’instance. L’empire du milieu, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Wang Yi, lui a récemment déclaré son soutien «dans son rôle de président tournant de la Ligue arabe et dans la bonne tenue du Sommet arabe et accueille favorablement son adhésion la famille des BRICS».

Mourad Fergad

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