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La débâcle en héritage     

En vrac par Madjid Khelassi

 

Abdelmadjid Tebboune vient de nommer son premier collaborateur direct…Son Premier ministre en la personne de Abdelaziz Djerad. Un technocrate, disent les médias. Né en 1954 donc sans passé de moudjahid, mais encarté FLN, diplômé de l’Institut des relations internationales d’Alger, docteur en sciences politiques de l’université de Nanterre , ex-directeur de l’ENA, secrétaire général de la présidence sous Ali Kafi et Zeroual, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères.  Un CV de premier de la classe quoi !

Zappé par Boutef pour avoir soutenu Benflis dans la présidentielle de 2004, ce commis de l’Etat ( mot fourre-tout dans la jungle des hauts fonctionnaires algériens)selon les premières lectures de sa bio, a paru ( avant sa nomination) favorable au Hirak en prônant l’abandon de l’article 102 au profit des articles 7 et 8 de la Constitution. Mais on ne trouve nulle info quant à sa participation au Hirak.

Certains analystes trouvent le sens de sa nomination au poste de Premier ministre dans l’increvable équilibre régional ( Tebboune étant originaire de l’Ouest et lui de l’Est), véritable interface de l’exercice du pouvoir en Algérie.

Qu’à cela ne tienne. Nommé, choisi, imposé, recommandé ou sorti on ne sait d’où, le nouveau Premier ministre étrenne son maroquin de chef de gouvernement dans un contexte totalement inédit : le Hirak , une conjoncture économique alarmante, le discrédit jeté sur la classe politique, les prisonniers d’opinions, El Harga, la Issaba et ce qu’il en reste, la disparition de Gaïd Salah. Bref, on est loin d’une partie de plaisir pour le tout nouveau chef de l’exécutif. Et surtout la raréfaction du nerf de la guerre : l’argent. L’argent dilapidé pendant 20 ans.

Difficile vade-mecum dans l’atmosphère persistante d’une classe politique en totale décomposition…et qui a aussi décomposé le pays en le programmant sur le bouton « faillite ».

Questions : Sur quel substrat ou tour de magie, le nouveau Premier ministre s’appuiera-t-il pour remette de l’ordre dans la maison Algérie…dévastée par 20 ans de pratiques mafieuses ?

L’entame du travail du nouveau Premier ministre pourrait s’intituler : la débâcle en héritage. Il aurait fallu non pas nommer un Premier ministre, mais dix ! Car les dégâts sont gigantesques. Et le désamour d’un peuple pour ses gouvernants encore plus.

 

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