Dans le sillage des réformes économiques et financières engagées après les révoltes de la place TAHRIR, la dévaluation de la livre égyptienne a connu depuis 2015 des dévaluations successives dont la plus importante a été de 30% en 2015 et la plus récente a été de 16% en mars dernier. Les déficits budgétaires et de la balance de paiement se sont accumulés et ni l’économie réelle, plombée par un secteur public moribond et inefficace, ni le tourisme frappé par la crise sanitaire, n’ont pu absorber ces déficits jumeaux ; laissant l’inflation jouer le rôle d’ajustement, mais à quel prix économique et à quel coût social ? La démission du gouverneur de la Banque centrale en pleine négociation avec le FMI pour un soutien au début de la semaine dernière laisse penser qu’il y a un désaccord sur la façon de faire face à la crise.
Au demeurant, c’est un problème récurrent et devenu classique dans beaucoup de pays du Sud et particulièrement dans notre région. C’est pourquoi ça doit nous intéresser. L’inflation est l’ennemie du développement économique et social et c’est pourquoi, il faut la surveiller de près, car si elle pénètre une économie, il sera extrêmement coûteux et long à s’en sortir.
Continuer à utiliser les leviers traditionnels, comme la manipulation du taux de change et/ou relever les taux d’intérêt, ou prendre le taureau par les cornes et engager des réformes structurelles touchant à la fois la sphère publique réelle (le secteur public économique) et la sphère financière (budgétaire et monétaire). C’est un choix qu’il faut faire un jour ou un autre.
Tant que nous disposons encore de réserves et d’options pour gérer nos déficits, nous devons profiter pour engager des réformes structurelles avant qu’elles nous soient imposées dans des conditions de souveraineté limitée.
Les dernières décisions de la Banque d’Algérie consistant à réévaluer la monnaie nationale par rapport au $ et à l’Euro vont dans le sens de la lutte contre l’inflation.
Par Anouar Al Andaloussi