Un million d’Algériens atteints de troubles mentaux
Le ministre de la Santé, le professeur Mohamed Sadek Aït Mesoudane, a tiré la sonnette d’alarme concernant la consommation de drogue par injection, soulignant que ce phénomène est devenu un véritable problème pour les hôpitaux.
Lors de la célébration de la Journée mondiale de la santé mentale, organisée hier lundi à l’Institut national de santé publique à Alger, le ministre a expliqué que la prise en charge des cas de consommation de drogue par injection est difficile. Certains cas nécessitent même une intervention chirurgicale au niveau du cœur, avec parfois le remplacement d’une valve cardiaque endommagée par l’usage de drogue. La plupart des victimes sont des jeunes qui se retrouvent porteurs d’une valve cardiaque mécanique à un très jeune âge.
Le professeur Aït Mesoudane a également indiqué que ces patients rechutent souvent en replongeant dans la consommation de drogue, ce qui représente un problème majeur de santé publique, avec des répercussions sur les familles et la société. Ce problème nécessite une prise en charge multidisciplinaire, incluant notamment les psychiatres, médecins et personnels paramédicaux, à qui incombe cette lourde responsabilité. Une coordination entre les différents secteurs est indispensable.
Dans ce contexte, le professeur Mohamed Chekkali, directeur adjoint chargé de la promotion de la santé mentale au ministère de la Santé, a estimé que la situation actuelle de la santé mentale en Algérie nécessite davantage de structures et d’unités hospitalières spécialisées, pour accueillir ces malades. Les statistiques de 2024 indiquent qu’environ un million de personnes souffrant de troubles mentaux ont fréquenté les différents établissements psychiatriques à travers le pays pour y recevoir des soins.
Le professeur Chekkali a précisé que l’Algérie compte actuellement 1 200 spécialistes en santé mentale, un nombre important comparé à la période de l’indépendance où il n’y avait qu’un seul spécialiste. Toutefois, il a souligné que la situation actuelle nécessite des efforts accrus pour prendre en charge ces patients dont le nombre ne cesse d’augmenter.
Il a ajouté que « jusqu’à l’an 2000, la psychiatrie se concentrait uniquement sur les personnes atteintes de maladies mentales. Mais depuis, de nouveaux phénomènes sont apparus, comme la dépendance aux drogues, dont on ne savait pas à l’époque comment s’occuper. Aujourd’hui, la prise en charge des personnes dépendantes est devenue un véritable défi qu’il faut affronter sérieusement ».
Enfin, le professeur Chekkali a évoqué l’augmentation des cas d’autisme en Algérie, soulignant qu’un cas est enregistré sur 150 naissances par an, ce qui nécessite également une prise en charge psychiatrique appropriée.
R.N
LA NATION Quotidien National D'information