Des négociations entre l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) et un fournisseur russe de blé auraient abouti à l’achat par l’Algérie de 28000 tonnes de blé. Il s’agit d’une première depuis plus de quatre ans durant lesquels la Russie n’a pas pu accéder au marché algérien.
Selon l’agence Reuters, c’est Igor Pavensky, chef du centre d’analyse de l’opérateur ferroviaire Rusagrotrans, qui a annoncé l’information. M. Pavensky a précisé que la cargaison de blé à destination de l’Algérie était en train d’être chargée dans l’un des ports situés sur la mer Noire.
Il s’agit de la première opération d’exportation de blé depuis la Russie vers l’Algérie depuis décembre 2016, indique la même source. L’un des plus grands exportateurs de blé au monde, la Russie faisait campagne pour accéder au marché algérien, l’un des rares grands importateurs auquel elle n’avait pas accès jusqu’à récemment.
L’annonce de l’exportation de 28 000 tonnes de blé russe vers l’Algérie intervient alors que cette dernière a assoupli en octobre dernier certaines de ses spécifications dans son cahier des charges, permettant aux fournisseurs d’offrir du blé russe et d’autres blés de la mer Noire dans le cadre d’appels d’offres pour des céréales à plus forte teneur en protéines.
L’opération d’exportation intervient également quelques jours après l’annonce par le ministre de l’Agriculture, Abdelhamid Hemdani, que l’OAIC compte engager des procédures judiciaires contre un fournisseur français ayant expédié plus de 27.000 tonnes de blé tendre, dans des conditions qui ne répondaient pas aux normes d’hygiène et de salubrité.
Arrivée au port d’Oran le 8 juin dernier en provenance du port de Rouen en France, cette cargaison a été jugée « irrecevable » par le ministre de l’Agriculture, qui a précisé que l’Algérie ne fera plus appel à ce fournisseur. M. Hemdani a notamment révélé que des cadavres d’animaux en état de décomposition ont été retrouvés dans le blé lors de son déchargement, d’abord dans une première cargaison détruite par l’OAIC, puis dans une deuxième cargaison.
« Des instructions ont été données pour la mise sous scellé de toute la cargaison avant son refoulement vers le pays d’origine », a fait savoir le ministre cité par le site de la radio étatique francophone, précisant que « les fournisseurs sont tenus de respecter les normes phytosanitaires et la qualité du produit, tel qu’exigé dans le cahier des charges ».
De son côté, le Directeur général du contrôle et de la répression des fraudes au ministère du Commerce, Mohamed Louhaidia, a confirmé qu’une décision avait été prise, à tous les niveaux, pour empêcher l’entrée d’une cargaison de blé avarié en provenance, récemment, de France, « quels que soient les résultats des analyses d’échantillons».
Invité hier, sur les ondes de la radio chaîne I, M. Louhaidia a expliqué que le Ministre de l’Agriculture avait fourni des informations détaillées sur le renvoi de blé avarié récemment importé de France après avoir découvert la présence d’un animal à l’intérieur, mais en ce qui concerne le travail du ministère du Commerce, les intérêts de contrôle ne permettront jamais la commercialisation de tout produit non conforme, quelle que soit sa nature ou sa provenance, car la protection du consommateur est une ligne rouge qu’il ne peut franchir.
R.N