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Il y a 38 ans disparaissait Farhat Abas : parcours d’un homme hors du commun

Il y a 38 ans disparaissait le premier président du gouvernement provisoire de l’ Algérie en guerre pour son indépendance. Retour sur un parcours exceptionnel d’un homme exceptionnel.

Ferhat Abbas (1899 – 1985), de son vrai nom Ferhat Mekki Abbas, est né à Tahir wilaya de Jijel, le 24 août 1899, dans une famille paysanne de 12 enfants. Son père est Saïd Ben Ahmed Abbas et sa mère Maga bint Ali.

Entrée à l’école à l’âge de dix ans, Ferhat Abbas fait ses études primaires à Jijel et, bon élève, il est envoyé en 1914 faire ses études secondaires à Philippeville (actuelle Skikda).

Ferhat Abbas est d’abord favorable à la politique d’assimilation avec un maintien du statut personnel, il milite activement au Mouvement de la Jeunesse Algérienne, qui réclame l’égalité des droits dans le cadre de la souveraineté française.

Diplômé docteur en pharmacie en 1933, il s’établit à Sétif où il devient rapidement une importante figure politique en devenant conseiller général en 1934, conseiller municipal en 1935 puis délégué financier.

Il fonde son propre parti en 1938, l’Union populaire algérienne. L’Entente devient alors une véritable tribune politique pour Ferhat Abbas.

Le 14 mars 1944 il crée l’association des Amis du manifeste de la liberté (AML) soutenu par le cheikh Brahimi de l’Association des oulémas et Messali Hadj. En septembre 1944, il crée l’hebdomadaire Égalité (avec pour sous-titre Égalité des hommes – Égalité des races – Égalité des peuples). Au lendemain des émeutes de Sétif de mai 1945, tenu pour responsable, il est arrêté et l’AML est dissoute. Libéré en 1946, Ferhat Abbas fonde l’Union démocratique du manifeste algérien (UDMA). En juin, le parti obtient 11 des 13 sièges du deuxième collège à la seconde Assemblée constituante et Ferhat Abbas est élu député de Sétif.

Alors qu’il y annonce dès 1953 une rupture imminente et définitive, le Front de libération nationale (FLN) lance le 1er novembre 1954 les premières actions armées et marque le début de la « révolution algérienne ».

Il rejoint, d’abord secrètement, en mai 1955 le FLN, puis annonce publiquement son ralliement et la dissolution officielle de l’UDMA lors d’une conférence de presse au Caire le 25 avril 1956. Dès le 20 août 1956, à l’issue du congrès de la Soummam, il devient membre titulaire du CNRA (Conseil national de la révolution algérienne), puis entre au CCE (Comité de coordination et d’exécution) en 1957. Ferhat Abbas devient ensuite président du premier Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) à sa création le 19 septembre 1958, puis du second GPRA, élu par le CNRA en janvier 1960. En août 1961, il est écarté du GPRA et remplacé par Ben Youcef Ben Khedda.

À l’indépendance de l’État algérien, lors de la « crise de l’été 1962 », opposant le GPRA de Ben Khedda et le bureau politique du FLN, Ferhat Abbas rallie le 16 juillet les partisans de Ben Bella. Il est élu, après l’indépendance du pays, président de l’Assemblée nationale constituante.

Il quitte ses fonctions le 15 septembre 1963 suite à son profond désaccord avec la politique menée par Ahmed Ben Bella.

En 1980, il publie ses mémoires dans Autopsie d’une guerre puis, en 1984, dans L’Indépendance confisquée. Ferhat Abbas est mort à Alger le 24 décembre 1985. Il est enterré au Carré des martyrs du cimetière El Alia d’Alger.

R.N

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