L’Agence internationale de l’Energie a souligné, mardi, la nécessité d’investir dans de nouveaux projets pétroliers et gaziers dans le monde en vue de faire face au déclin de la production. Dans un rapport fondé sur l’analyse des données de 15.000 champs d’hydrocarbures, l’agence de l’OCDE fait le constat que les déclins de production des sites pétroliers et gaziers existants, liés à l’épuisement naturel des réservoirs, “se sont accélérés, avec des implications pour les marchés et la sécurité énergétique”.
Environ 90% des investissements actuels servent à “compenser les pertes d’approvisionnement dans les champs existants”, a indiqué Fatih Birol, le directeur exécutif de l’AIE, dans un communiqué. “Cela laisse un grand fossé qui devrait être comblé par de nouveaux projets conventionnels de pétrole et de gaz afin de maintenir la production à des niveaux actuels”, indique l’agence, même si “les quantités nécessaires pourraient être réduites si la demande de pétrole et de gaz diminuait”.
Dans son rapport, l’AIE a estimé que l’investissement dans les opérations pétrolières et gazières devrait s’élever à environ 570 milliards de dollars en 2025, impliquant une petite augmentation de la production. “Le débat sur l’avenir du pétrole et du gaz tend à se concentrer sur les perspectives de la demande, avec beaucoup moins d’attention accordée aux moteurs de l’offre”, a expliqué, de son côté, Christophe McGlade, chef de l’unité “approvisionnement en énergie” de l’AIE.
Il s’agit-là d’un revirement notable de l’Agence par rapport à ses précédentes positions sur les hydrocarbures. Il y a deux ans, cette organisation, qui défend les intérêts des pays consommateurs, avait anticipé un pic de la demande d’énergies fossiles dans la décennie, en conflit avec les prévisions de l’industrie pétro-gazière.
L’AIE avait estimé aussi en 2021 que si l’on souhaitait arriver à la “neutralité carbone”, il fallait renoncer à tout nouveau projet pétrolier ou gazier au-delà de ceux déjà engagés. “La baisse rapide de la demande signifie qu’aucune exploration n’est requise et aucun champ gazier et pétrolier nouveau n’est nécessaire au-delà de ceux déjà approuvés”, écrivait alors l’agence.
R.E