
Les autorités algériennes ont découvert, ces derniers jours, les corps de 12 Syriens et de deux Algériens dans le désert près de la frontière avec la Libye, après qu’ils se sont infiltrés sur le territoire algérien dans l’espoir de migrer, ultérieurement, vers des pays européens.
L’association locale ” Ghaoth pour la recherche et le sauvetage” de Tamanrasset a révélé dans un communiqué les détails de l’incident, après avoir publié une liste avec les noms et les données des victimes.
L’association a indiqué qu’un véhicule tout-terrain avait été trouvé dans la région de “Hassi Belaour” vendredi dernier, à côté duquel se trouvaient plusieurs corps, après avoir été signalés disparus dès mardi dernier. L’association a souligné que la principale cause du décès était la déshydratation et l’exposition à des conditions météorologiques extrêmes.
Toutes les victimes étaient des hommes. Parmi elles se trouvent des enfants, dont un garçon de dix ans et un autre de seize ans, ainsi que des personnes nées en 2003, 2006 et 2008. Le communiqué a ajouté que “les victimes syriennes ont été retrouvées dans la région de Belgbour, située à environ 70 kilomètres du Bordj Omar Driss, près de la frontière libyenne.”
L’ambassade syrienne à Alger, avec le soutien de l’avocat des droits de l’homme et membre de l’Organisation internationale des droits de l’homme et de la communauté syrienne en Algérie, Bassam Faroukh, a été chargée de suivre les procédures. Il a expliqué que les victimes étaient parties de Libye mardi dernier en direction de l’Algérie, mais que le conducteur s’était égaré. Ils ont été retrouvés avant-hier (samedi) après s’être perdus dans le Grand Désert.
Faroukh a précisé que le groupe comprenait à l’origine 17 Syriens, et que les recherches se poursuivaient pour cinq personnes encore portées disparues, présumées décédées également. Il a ajouté que les corps des victimes se trouvaient à l’hôpital de Bordj Omar Driss, à 1300 kilomètres au sud-est d’Alger, en indiquant que “l’ambassade syrienne en Algérie a informé les familles des défunts de sa disponibilité à faciliter le rapatriement des corps en Syrie si elles choisissaient de les enterrer là-bas.”
Faroukh a accusé les autorités libyennes d’avoir “décidé d’expulser tous les migrants irréguliers, y compris les Syriens, poussant ainsi les victimes à fuir vers l’Algérie.”
Il a mis en garde contre l’arrivée imminente d’autres Syriens en provenance de Libye vers l’Algérie en utilisant le même chemin, en déclarant “Je crains que nous devrions nous préparer à d’autres tragédies.”
La Libye, avec la Tunisie, reste l’un des principaux points de départ pour les migrants risquant la traversée périlleuse de la Méditerranée dans l’espoir d’atteindre l’Europe.
La Syrie continue de représenter la plus grande crise de réfugiés au monde, avec environ 13,8 millions de personnes déplacées à l’intérieur et à l’extérieur du pays, selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.
Sid Ali