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Grâce présidentielle : l’historien Mohamed Lamine Belghit remis en liberté

Après sept mois passés en détention, l’historien Mohamed Lamine Belghit a quitté la prison à la faveur d’une grâce présidentielle. L’information a été officialisée ce lundi 15 décembre par la présidence de la République à travers un communiqué rendu public.

Dans ce communiqué, la présidence précise que le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a signé un décret présidentiel accordant une grâce totale pour le reliquat de la peine prononcée à l’encontre de Mohamed Lamine Belghit. Cette décision a été prise conformément aux dispositions de la Constitution, notamment les articles 91 (alinéas 7 et 8) et 182, et après consultation du Conseil supérieur de la magistrature, comme le prévoit la loi fondamentale.

L’historien avait été interpellé le 3 mai dernier à la suite de déclarations sur jugées controversées, tenues lors de son passage sur une chaîne de télévision émiratie.

Poursuivi pour «actes visant l’unité nationale par l’atteinte aux symboles de la nation et de la République, atteinte à l’unité nationale, ainsi que diffusion d’un discours de haine et de discrimination par le biais des technologies de l’information et de la communication », Mohamed Lamine Belghit avait été condamné en première instance, en juillet, à une peine de cinq ans de prison ferme. En appel, en octobre dernier, sa peine avait été ramenée à cinq ans d’emprisonnement, dont trois ans fermes.

Le 11 décembre, la Cour suprême a rejeté le pourvoi introduit par la défense, rendant la condamnation définitive. Un jour plus tôt, l’un de ses avocats, Me Toufik Hichour, avait déjà annoncé le rejet du pourvoi en cassation, mettant ainsi un terme au parcours judiciaire de l’affaire.

La grâce présidentielle permet désormais à Mohamed Lamine Belghit de recouvrer la liberté, mettant fin à plusieurs mois de détention dans une affaire qui avait suscité une vive controverse dans l’opinion publique.

L’incarcération de l’historien a suscité de vives réactions au sein de la classe politique nationale et parmi les associations de la société civile. Et même si, dans l’ensemble, la majorité des parties ont exprimé leur désaccord avec ses propos, personne n’a soutenu son incarcération, y compris des partis politique tels que le FFS ou le RCD.

D’autres partis, à l’image du Mouvement de la société pour la paix (MSP), ont adopté une position plus mesurée. Sans défendre l’historien, ils ont appelé à la retenue et souligné la nécessité de préserver la cohésion nationale, tout en évitant l’escalade politique et médiatique autour des débats identitaires.

À l’inverse, certaines voix politiques ont estimé que l’affaire révélait un malaise plus profond lié au traitement des questions d’identité et de mémoire. Elles ont plaidé pour l’ouverture d’un débat national apaisé, considérant que la judiciarisation du débat intellectuel pourrait accentuer les fractures au sein de la société.

Sid Ali

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