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Exportations : ces chiffres qui font honte à l’économie algérienne

L’Algérie est depuis plus d’une cinquantaine d’années un exportateur quasi exclusif d’hydrocarbures et un très petit exportateur d’autres produits. La tendance se maintient cette année au regard du bilan publié par le département de Kamel Rezig.

Le ministère du Commerce devrait s’interdire de publier le volume des exportations hors hydrocarbures. Car, en plus de nuire à l’image de l’économie algérienne, ce déballage atteint profondément le moral des citoyens et détériore l’estime qu’ils ont d’eux-mêmes et de leur pays.

Ces chiffres rachitiques prouvent que le pays à l’aspect d’une friche industrielle incapable de mettre sur le marché mondial des biens manufacturés et encore moins de services. Même l’agriculture, le seul secteur économique dont on observe à l’œil nu le développement, souffre d’une incapacité à exporter. La non-conformité aux normes internationales réduit l’attractivité de ses récoltes.

Il faut ajouter à cela, le manque d’agressivité des vendeurs mais aussi des représentants diplomatiques chargés de promouvoir à l’extérieur des frontières les produits du terroir. C’est donc tout le système de production, de commercialisation et de promotion qu’il faudra repenser avant d’espérer prendre une place de compétiteur dans le monde. Un changement de mentalité qui inclut, bien évidemment, l’assouplissement des mesures administratives décourageantes même pour les plus tenaces des volontés.

Pour l’instant, les recettes extérieures de l’Algérie hors hydrocarbures ne tiennent même pas la comparaison avec le marché de gros de fruits et légumes de Rungis, situé dans la grande région de la capitale française. Cette plateforme, certes considérée comme la plus grande au monde, avoisine, à elle seule, les 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an.

Durant les quatre premiers mois de cette année, les exportations algériennes hors pétrole et gaz ont totalisé un peu plus de 1 milliard de dollars, selon le ministère du Commerce qui précise que celles-ci sont en hausse de 64,56% par rapport à la même période en 2020. Un bond impressionnant à première vue mais qui représente en réalité environ 11% de la valeur totale des exportations algériennes constituées essentiellement de pétrole et de gaz.

Cette manne est due à 832 entreprises d’exportation qui ont réussi à tirer 52 millions USD pour celles qui vendent du ciment et 120 millions USD pour les marchands de sucre. Des clopinettes qui s’additionnent à des montants dérisoires (au regard de l’énorme potentiel du pays) issus de l’écoulement de dattes, d’huiles, d’autres produits alimentaires et d’engrais.

Il s’agit d’une amélioration par rapport à l’année pandémique de 2020 qui a vu les exportations du pays (en comptant les hydrocarbures) baisser de 33%, soit 23,8 milliards de dollars. D’où les cris d’effroi poussé par les autorités qui ont multiplié les appels pour réduire le volume des marchandises acquises à prix d’or souvent surfacturé à l’étranger.

Les derniers temps, les pouvoirs publics ont également annoncé que l’Algérie est en train de fourbir un arsenal juridique et administratif pour augmenter ses exportations et réduire ses importations

Parmi ces mesures, un fichier national numérique a été élaboré pour recenser les produits fabriqués en Algérie et un autre pour identifier les importateurs et les exportateurs. L’objectif de ce mécanisme consiste à limiter l’exportation des produits subventionnés et des produits extraits de matières premières subventionnées. Il permet en outre de rendre lisible les biens et les capacités de production locales en vue de déterminer les produits éligibles à l’importation et classer les producteurs et les exportateurs suivant leurs spécialités.

Mourad Fergad

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