Le président-directeur général de la compagnie nationale d’hydrocarbures a précisé que son groupe n’autorise aucun de ses partenaires à revendre son gaz à un tierce partie sans son consentement.
Aucun “cas de revente par des partenaires de Sonatrach du gaz algérien n’a été enregistré à l’heure actuelle”, a déclaré Toufik Hakkar, PDG du Groupe Sonatrach, démentant ainsi des informations sur l’acheminement du gaz algérien par l’Espagne vers le Maroc.
Hakkar qui s’exprimait lors d’une conférence de presse, à l’issue de la présentation du bilan de Sonatrach de l’année 2021 et les cinq premiers mois de 2022, a précisé qu’il existe “des textes dans nos contrats de fourniture de gaz qui exigent l’accord préalable de Sonatrach avant la possible revente du gaz à d’autres clients. Si ces textes ne sont pas respectés, il existe des procédures prévues”, a-t-il averti.
Le 29 juin, l’Agence France Presse a révélé, en citant des sources du ministère espagnol de la Transition écologique. L’AFP a cependant précisé qu’il ne s’agissait pas de gaz algérien même si le canal utilisé est le Gazoduc Maghreb Europe (GME). L’Algérie n’alimente plus ce pipeline depuis fin octobre après l’expiration, sans renouvellement, de l’accord préférentiel dont bénéficiait le royaume chérifien après la rupture diplomatique décidée par Alger.
L’Espagne va donc livrer du GNL acheté dans d’autres pays, probablement le Qatar et les Etats-Unis. Enagas, le gestionnaire du réseau gazier espagnol, s’assure de l’origine du méthanier pour éviter tout litige.
Dans un autre chapitre, le patron de Sonatrach a indiqué que “la révision des prix du gaz exporté par l’Algérie se fait avec l’ensemble de ses partenaires au vu de l’augmentation des prix mondiaux du gaz”. Outre l’accord récemment acté avec le Groupe italien ENI, “d’autres accords sont en cours de négociation avec deux partenaires, d’autant que lors du dernier trimestre, les prix du gaz ont augmenté sur le marché Spot”, a-t-il expliqué.
Le même responsable a, par ailleurs, révélé que l’intérêt de nouveaux partenaires pour l’acquisition du gaz algérien. Il a notamment cité des demandes émanant de pays d’Europe de l’Est, des demandes qui “sont à l’étude actuellement” au niveau de Sonatrach.
Des accords entre Sonatrach et ses clients dans le domaine gazier seront “prochainement annoncés” pour une révision des prix du gaz exporté par l’Algérie, a indiqué dimanche à Alger, le PDG du Groupe Sonatrach, Toufik Hakkar.
La guerre en Ukraine et les sanctions appliquées par les pays occidentaux à la Russie ont totalement bouleversé le marché du gaz. Plusieurs pays, particulièrement en Europe, craignent d’être privés de source d’énergie. Moscou a, d’ailleurs, coupé l’alimentation via gazoduc à certains d’entre eux, notamment la France.
C’est un mal pour un bien dans le cas de Sonatrach. La compagnie nationale a réalisé un chiffre d’affaires à l’exportation à fin mai 2022 de 21,5 milliards de dollars, contre 12,6 milliards de dollars à fin mai 2021, en hausse de 70%, selon un bilan du groupe couvrant les 5 premiers mois de l’année en cours.
La production primaire d’hydrocarbures a atteint, quant à elle, les 79,2 millions de tonnes équivalents pétrole (TEP) à fin mai 2022, en hausse de 2% par rapport aux réalisations à fin mai 2021, est-il précisé dans le bilan présenté par le directeur Gestion de la Performance au sein du groupe, Mohamed Rochdi Boutaleb.
Le volume des ventes d’hydrocarbures (exportations + marché local) s’est élevé à 67 millions TEP, en hausse de 0,3% par rapport aux réalisations à fin mai 2022, alors que les importations des produits pétroliers ont atteint un volume de 95 000 tonnes, en baisse de 14% par rapport à la même période.
Mourad Fergad