Le porte-parole officiel de la présidence de la république a déclaré hier que le chef de l’état, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné à l’ensemble des départements ministériels et des institutions de cesser d’utiliser les expressions : «Sur orientations et instructions du président de la république».
Il a aussi rappelé que le Président de la république avait, lors de sa prestation de serment, ordonné le retrait de l’appellation ou titre :« Son Excellence». Car dit-il, le culte de la personnalité est révolu dans l’Algérie nouvelle.
Ah l’Algérie des slogans, des titres ronflants et des appellations biscornues ! Qu’est ce qu’on n’a pas ingurgité comme énormités indigestes .
Du temps de Boumedienne, on passait 10 minutes à lire ses titres déclinés comme un CV.
Houari Boumedienne, Président de la république, ministre de La Défense , membre du CNRA et du bureau politique, père des 3 révolutions ( agraire , culturelle, industrielle)etc..
Sous Chadli, nous eûmes moins, même si au début on nous gratifia du :«Plus âgé dans le grade le plus ancien », mais ce fut surtout des slogans périphériques qui allait du «travail et la rigueur pour garantir l’ avenir» , slogan remasterisé par le peuple « en travail…à la rigueur pour garantir l’avenir.
Puis vint le HCE et son mutique passage.
Zeroual inaugura une certaine pudeur et rougissait presque quand on lui disait Mr le président .
Et Vint Boutef et son ¾ de président…Et ce fut l’éclosion des qualificatifs célébrés presque en termes sacerdotaux.
Tout fut écrit et réalisé en son nom. Sur son instruction, sur son orientation, sous son haut parrainage, sous le salut équestre d’un cheval rendant grâce à Abdel-Cadre Mali.
Avec Boutef, Les superlatifs étaient en permanente promenade vespérale.
Mais le fait le plus important est la période où il tomba malade, alors les courtisans inaugurèrent un culte inédit : le culte de la personne alitée.
On se baissait pour lui serrer la main, on s’écrasait pour lui plaire, on faisait carpette pour rentrer dans ses grâces.
Durant son règne, les miasmes se furent jonquilles. Et la vassalité, cette carie qui réduit les êtres à mettre leur Nif au garde à vous, rejoignit toujours une servilité assumée dans une indignité volontaire .
Ses instructions, ses orientations, son haut parrainage, avaient une résonance presque divine. Et Fakhamatouhou, habitué à voir se contorsionner les dignitaires du Golfe ( pendant sa traversée du désert), était comme ces suzerains habitués aux mièvreries des vassaux à l’admiration intéressée.
Tebboune supprimant le superflu dans la conduite des affaires de l’état.
Puisse cette démarche amener d’autres…parmi lesquelles l’éclosion d’une réelle démocratie. Spe Somnium permiso…Le rêve est permis, dit le Latin.