On dirait que tous les marasmes , toutes les noises , toutes les scoumounes , toutes les guignes se sont donnés rendez-vous chez nous ces dernières années. Dans ce climat de morosité et d’inquiétudes de toutes sortes , voilà que l’eau vient à se faire désirer dans plusieurs localités de l’Algérie, jadis contrée archi humide. L’eau sera rationnée , cet été nous a-t-on dit.
Que s’est il passé pour que l’or bleu -(nom qui désigne cette irremplaçable source de vie) , vienne à nous manquer? Changements climatiques ont dit
Les responsables du secteur, -qui, nous ont toujours bombardé de chiffres et de sorties rassurantes : 68 barrages en exploitations , 26 en en projet , 11 stations de dessalement, 40 milliards de dollars d’investissements entre 2000 et 2016 auxquels il faut rajouter une enveloppe mobilisable de 20 milliards de dollars pour l’amélioration et l’approvisionnement des populaces en eau potable- ne pipent pas une phrase sur la soif dans plusieurs endroits du pays. 68 barrages, joli côté jardin où l’argent hydro-utilisé n’a pas l’air de faire le bonheur de tous les algériens. Et un côté cour qui vire à l’eau bénite, rare et détournée.
Branchements illicites par millions , détournements des lits des oueds , des rivières , des sources , pompages sauvages qui appauvrissement irréversiblement les nappes phréatiques…C’est la ruée vers l’or bleu dans une impunité et un laxisme tuyautés . l’eau sera rationnée via des horaires de gymnastique. L’Algérie brûle du gosier et nos oueds se meurent dans le lit sépulcral de leurs nénuphars disparus.
68 barrages high-tech ! Quel est le taux des envasements , la fréquence des inspections , et de la maintenance ? Les réponses se noient dans la mare de la confusion. Après le lait , l’huile et maintenant l’eau…inédite mécanique des fluides par laquelle on n’a pas fini de nous bassiner .
Dans cette Algérie où tout tarit à la vitesse de la lumière , la rareté de l’or bleu ne vient que se greffer sur une sécheresse multi-sectorielle qui dure depuis plus de 50 ans.
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