Emmanuel Macron décide de déclassifier les archives de la guerre d’Algérie. Dans un communiqué publié le 9 mars 2021 , l’Elysée annonce que le chef de l’Etat « a pris la décision de permettre aux services d’archives de procéder dès demain ( mercredi 10 mars) aux dé-classifications des documents classés Secret-défense…jusqu’aux dossiers de l’année 1970 incluse».
Ah les archives de la guerre d’Algérie ! Ce tabou-totem des relations depuis 60 ans !
Ces 10 kilomètres linéaires de paperasse constituent une véritable boîte de Pandore.
Ça doit déjà donner la trouille à tous les «faussaires» de l’histoire de la guerre d’Algérie.
Surprise surprise…pourrait s’intituler ce nouvel épisode d’un passé jamais expurgé avec les algériens. 1954-1970 : l’éventail est assez large et l’inventaire mobiliserait mille Prévert.
La guerre d’Algérie…coté cour virera au bal chez les vampires…des 2 cotés. Elle étreindra avec la même clarté, le pire et le meilleur. Beaucoup se réveilleront sonnés, d’autres complètement abasourdis
Macron livre ici un melting-pot explosif…Novembre 54, les nuls de Dien-Bien-Phu, les appelés de la guerre d’Algérie, les pieds noirs, les juifs algériens, les disparus de la bataille d’Alger, la torture, la guillotine, la corvée de bois, la Bleuite, les camps de regroupement-concentration, le Napalm, la Paix des Braves, les accords d’Evian, les vrais Harkis et les faux moudjahidines, De Gaulle, Ben Bella, Boumediene, Mers El kebir, la langue française et les coopérants .
Macron donnant un coup de pied dans la termitière d’un blockhaus jusque là tabou : Les usurpateurs tapis sous la gloire de la duperie tremblent. Et le miroir déformant de la guerre d’Algérie reflète des ombres nouvelles, aux lignes éclaircies, par cet inéluctable moment de vérité.
Macron boxeur politique ? Personnage Sartrien voire Balsacien? Homme pressé…de dépoussiérer une période peu glorieuse de l’histoire coloniale française ?
En tout cas, son approche des relations algéro-française , toute en accéléré, aura fait, en moins de 3 ans, ce que n’ont pas fait ses prédécesseurs en 60 ans. Et cela mérite d’être retenu.
La mise à nu de la douleur, via l’ouverture des archives, donne déjà des insomnies aux pseudo-héros d’une histoire souvent déformée, bien des fois falsifiée, mais jamais honnêtement écrite. Le moment est déjà daté.