La guerre des gangs dans les cités et quartiers des villes d’Algérie est d’une récurrence inouïe .
Pas un jour ne passe, sans que l’on dénombre des morts, des blessés, dans des rixes, des batailles rangées, pour des motifs inimaginables.
Pour la gestion d’un parking, pour un espace d’étal commercial ou pour des motifs parfois plus graves, tels la mainmise sur le commerce de la drogue, des psychotropes et autres activités de la délinquance.
Hier la presse a fait état d’une bagarre générale dans la nouvelle ville Ali Mendjeli ,à 20 kilomètres de Constantine.
Nuit de terreur qui a vu s’affronter 2 bandes rivales pour l’exploitation des parkings de la cité . Épées, couteaux de boucher, gourdins, chaînes, machettes, barres de fer…. Hier heureusement pas de morts mais des heures d’une terreur indicible ont « égayé » la nuit des riverains.
Mécanique d’une violence programmée, la guerre des gangs dans nos quartiers et cités, est un rite presque quotidien.
Partition répétée du banal qui vire au tragique , elle prospère et se perpétue dans des lieux impossibles à sécuriser ou à gérer .
Bienvenus dans les cités-dortoirs de l’algérien…parqué à la vite et logé à mille lieues des commodités urbaines, sociales , éducatives et tutti quanti.
AADL, LPP, LPA, logement social, logement d’urgence : 2000 logements livrés ici Heuraoua , 1500 à Ouled Mendil, 1000 familles relogés à Khemis el Khechna.
Ballots, meubles, matelas et puis la clé du paradis habité .
Les camions déchargent les élus du bonheur urbain. Et patatras !Les youyous crépitent sans écho…dans des contrées dont personne n’a jamais entendu parlé .
On est où demandent les mômes aux parents hébétés par tant d’isolement ?
Le bonheur tant attendu vers le F3 vire au désert des tartares.
Dans les cités que la Issaba a construit, il n’y a ni école, ni lycée, ni dispensaire , ni métro, ni bus…Jamais la formule cité-dortoir ne prit son vrai sens que dans l’œuvre civilisatrice de nos bâtisseurs.
Caser, recaser, parquer, le parpaing mal isolé ne couvrira même pas les plaintes des déçus. L’ hébétude se chargera d’étouffer le hoquet qui prolonge le mal-être.
L’opération « dépôt des dossiers » est ouverte : Bouinan, Sidi Abdallah, Magtaa kheira, Ain El malha, oued El karma…Bienvenus dans les villes construites à la campagne … de l’Algérie généreuse .
Le promeneur non avisé quand il sillonne le littoral maritime algérien, est étonné voire abasourdi, de voir des villes entières construites entre monts et vaux . Et où le citoyen patine sur du vide .
Bataille rangée à Constantine entre 2 gangs ! Les rois de la jungle urbaine ne sont les fils maudits d’une politique de conception, d’attribution et de distribution d’un logement désincarné et …qui n’a pas fini de faire des ravages.