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Economie du cabas : vers un nouveau cadre réglementaire

Née d’une pratique largement répandue mais longtemps informelle, l’« économie du cabas » – consistant en l’importation de petites quantités de marchandises par des particuliers pour revente sur le marché local – connaît aujourd’hui un tournant décisif en Algérie.

L’État a amorcé une série de réformes visant à réguler cette activité à travers un cadre juridique clair et adapté, répondant à la volonté du président de la République de sortir de l’informel des milliers de jeunes qui s’y consacrent.

Hier mardi, le ministre de l’Économie de la connaissance, des Start-ups et des Micro-entreprises, Noureddine Ouadah, a déclaré à Alger que des améliorations sont en cours concernant le dispositif encadrant l’importation à petite échelle, communément appelée “importation par cabas”, sur la base des préoccupations exprimées par les acteurs du terrain.

Lors de la séance d’ouverture d’une journée d’étude dédiée à l’usage de l’intelligence artificielle dans le commerce électronique, organisée en partenariat avec le ministre de la Jeunesse chargé du Conseil supérieur de la jeunesse, Moustapha Hidaoui, le ministre a expliqué que des réunions seront programmées avec les ministères concernés pour affiner le cadre réglementaire, après une période d’évaluation permettant de recueillir les retours concrets des importateurs.

« Nous sommes à l’écoute de toutes les préoccupations soulevées autour de cette question importante, et des mesures seront prises en conséquence », a-t-il affirmé.

Cette volonté d’encadrer l’économie du cabas remonte à mai 2024, lorsque le président Abdelmadjid Tebboune, lors d’un Conseil des ministres, avait ordonné la régularisation de cette activité, considérée comme une source de revenus pour de nombreux jeunes, mais échappant à toute fiscalité et protection juridique. Il s’agissait alors d’une réponse directe à une réalité économique sur le terrain : des milliers de jeunes algériens voyageaient régulièrement à l’étranger, notamment vers la Tunisie, la Turquie ou Dubaï, pour ramener des marchandises en quantités limitées et les revendre sans statut légal.

En juin 2025, un décret exécutif est venu officialiser cette activité sous l’appellation d’importation à petite échelle par les auto-entrepreneurs. Ce cadre stipule que les opérations doivent être réalisées individuellement, dans le cadre de déplacements personnels à l’étranger, pour des importations à des fins de revente en l’état, dans une limite de 1,8 million de dinars par voyage, avec un plafond de deux voyages par mois.

Le ministre Ouadah a souligné que ce dispositif permet à ces jeunes « d’exercer leur activité la tête haute, dans le respect des lois de la République », tout en leur offrant une protection sociale et économique, en plus d’un accès facilité à l’accompagnement administratif grâce à une plateforme numérique et un guichet unique.

IA et commerce électronique : de nouveaux horizons pour la jeunesse

Outre l’économie du cabas, la rencontre a mis en lumière les efforts de l’État pour structurer le commerce électronique, notamment à travers le développement du paiement en ligne et le soutien à l’entrepreneuriat numérique.

Le ministre a appelé les jeunes à se tourner vers la création de start-ups technologiques, capables de produire localement en s’appuyant sur les outils numériques disponibles.

« L’intelligence artificielle offre un potentiel considérable pour améliorer la performance des entreprises », a-t-il noté, en appelant à une meilleure appropriation de ces technologies.

Abir.N

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