La courbe des contaminations quotidienne est toujours ascendante. vendredi, le nombre des nouveaux cas confirmés s’approche de la barre des 400 contaminations. Le ministère de la santé a annoncé 385 nouveaux cas, 250 guérisons et 7 décès en 24 heures. Alors que comité scientifique de suivi de la pandémie se contente d’annoncer ces chiffres, les professionnel sur le terrain commencent à s’alarmer. Ainsi, le Pr Rachid Belhadj, directeur des activités médicales et paramédicales au CHU Mustapha d’Alger a indiqué, dans une interview au site TSA que les chiffres des contaminations ont été multipliés par trois depuis une semaine.
«On est passé de 4 à 5 nouveaux cas avec une à deux demandes d’hospitalisations, à 24 nouveaux cas dont six hospitalisations. Le chiffre a été multiplié presque par quatre. Et ce n’est qu’un début, » a-t-il dit. «Nous avons constaté une forte demande en lits de réanimation. Jusqu’à aujourd’hui, nous avons 54 personnes hospitalisées au CHU Mustapha. Nous avons 13 personnes en réanimation dont deux sont placées sous ventilation respiratoire.»
Le phénomène n’a pas épargné, non plus, les soignants. Selon la même source «presque tous les services sont touchés avec une augmentation du nombre de cas de soignants contaminés, en moyenne 3 à 4 personnes par service. Et le premier qui a été contaminé s’est passé en milieu familial.»
Le Pr Belhadj a pointé du doigt le relâchement qui a accompagné les jours de l’Aïd. Ce qui a provoqué ce qu’il appelle les formes familiales : «Ce que nous avons constaté aussi, c’est que souvent ce sont des formes familiales qui confirment l’hypothèse de l’Aïd. Autre caractéristique : cette forme de contamination est beaucoup plus rapide ; elle ne donne pas de chance à quelqu’un qui n’a pas respecté les mesures barrières qui est vite contaminé,» a –t-il poursuivi.
Par contre, le nombre de décès n’a pas augmenté. Nous avons aussi remarqué qu’il y a de plus en plus de sujets jeunes. C’est un rappel aux personnels de la santé « s’il vous plaît, vaccinez-vous ! ».
La solution reste la vaccination et rien que la vaccination, préconise le professeur :
« Aussi, nous recommandons aux personnes de plus de 55 ans qui ont des maladies de se faire vacciner. Au CHU Mustapha, nous n’avons vacciné que 17 % parmi notre personnel. Or, ce n’est pas normal, cela veut dire que l’on s’expose au risque de contaminations. »
A une question sur le déroulement de la campagne de vaccination en Algérie, le Pr Belhadj a répondu : « Si on la compare aux autres campagnes qui ont lieu dans d’autres pays, en Algérie on est très loin. Maintenant que la campagne a été lancée, elle n’a pas encore connu une vitesse de croisière satisfaisante.»
Abir.N