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Confinement-déconfinement : devrait-on renforcer les restrictions ?

  • Pr Abdelkrim Soukehal «Nous sommes en train de récolter les échecs de la prévention »

 C’est aujourd’hui ou demain, au plus tard, que les autorités devraient se prononcer sur l’allègement ou non des restrictions liées à la propagation de la pandémie de la Civid-19. Alors que tout le monde attendait la décrue, le nombre de cas est toujours au-dessus de cent. Le nombre de décès, lui, est même en légère hausse ces derniers jours.
En attendant l’avis du Comité scientifique chargé du suivi de la maladie, des appels de spécialistes commencent à fuser demandant encore plus de restrictions. Parmi eux, l’épidémiologiste, le
Pr Abdelkrim Soukehal. Pour lui, l’heure n’est absolument pas au déconfinement. «Etant donné que le nombre de cas est en augmentation, il faudrait s’attendre à un confinement et à un renforcement de ce confinement pour bloquer l’apparition (du coronavirus, ndlr), car, nous sommes ici face à un virus qui se déplace de manière extrêmement rapide et dont les conséquences directes sur l’individu et collatérales sur l’économie sont parfaitement connues », a-t-il dit. «Le déconfinement est une mesure qui devrait aller avec des mesures de prévention », explique le Pr Soukehal.
Soukehal relève qu’il y a une augmentation « anormale » du nombre de cas de covid-19 dans certaines wilayas où « le taux d’occupation (des lits dans les hôpitaux, ndlr) est complet, nous sommes à 100% et on rajoute également des lits complémentaires ».
Pour le Pr Soukehal, cela « dénote et de manière certaine que la circulation du virus est importante et là, c’est un échec complet de la prévention ».
« Nous sommes en train de récolter les échecs de la prévention, ce qui veut dire que toutes les méthodes de prévention qui ont été préconisées, ne sont pas appliquées par la population », a estimé le Pr Soukehal, ajoutant que le masque de protection est la première mesure qui devrait véritablement bloquer la transmission du virus, qui est hébergée au niveau du nez.
« Nous avons demandé et exigé à ce que le monde ait un masque de protection et doit protéger son nez, sa bouche et son menton, pour éviter justement que le virus se propage. Ça n’a pas été fait et le virus continue de se propager tant qu’on ne pourra pas mettre son masque de protection », a-t-il indiqué.
Selon le Pr Soukehal, la deuxième voie de contamination, c’est la voie manu-porté. « C’est pour cela que nous exigeons également l’hygiène des mains par le lavage, le séchage et la désinfection des mains avec des solutions hydro-alcooliques. Seules ces deux actions ajoutées à la distanciation sociale et physique, vont nous permettre de bloquer l’apparition de nouveaux cas et maîtriser ce phénomène épidémique qui est actuellement très actif », a-t-il expliqué.
Faut-il rappeler que l’Organisation mondiale de la santé s’est alarmée, cette semaine, de manière exponentielle avec laquelle la pandémie se propage en Afrique. « Il a fallu neuf jours pour atteindre la barre des 100 000 cas et dix-huit seulement pour franchir celle des 200 000 », a souligné le docteur Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, lors d’un point de presse par vidéo au siège de l’OMS à Genève. « Même si ces cas enregistrés en Afrique représentent moins de 3 % du total mondial, il est clair que la pandémie s’accélère » sur le continent, a-t-elle précisé.
Et certains Algériens oublient, souvent, que notre pays est en Afrique.

Hamma Sadek

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