Après une frappe israélienne sans précédent : sommet exceptionnel à Doha

Les regards sont désormais tournés vers la capitale qatarie, Doha, qui accueillera demain, lundi, un sommet arabe-islamique extraordinaire destiné à examiner la riposte à l’attaque israélienne ayant visé Doha. Une attaque qualifiée de précédent dangereux par plusieurs observateurs, qui estiment qu’elle pourrait marquer un tournant majeur dans la nature du conflit dans la région, selon le site Al-Araby Al-Jadeed.

Selon cette source, il est attendu que le sommet, précédé ce dimanche par une réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères, débatte de plusieurs pistes possibles. La première étant une condamnation claire de l’agression israélienne contre le Qatar, considérée comme une atteinte grave à la souveraineté des États arabes et islamiques.

Le sommet devrait également aborder, toujours selon la même source, un plan d’action diplomatique coordonné au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, ainsi que dans les organisations islamiques et internationales, afin de faire pression sur Israël et de lui imputer la responsabilité de cette escalade. Des mesures économiques et médiatiques, pouvant aller jusqu’à un boycott, sont aussi envisagées, dans le but de faire payer le prix de cette agression, tout en soulignant l’unité des rangs arabes et islamiques et la nécessité de dépasser les différends face aux menaces communes.

Le Qatar avait condamné cette attaque, la qualifiant de « crime lâche », visant un bâtiment abritant une délégation de négociateurs du Hamas, situé dans un quartier résidentiel de Doha.

Lors d’une session d’urgence du Conseil de sécurité, les membres ont condamné à l’unanimité l’attaque israélienne contre la capitale qatarie et ont exprimé leur pleine solidarité avec l’État du Qatar, insistant sur la nécessité de respecter sa souveraineté et l’intégrité de son territoire, conformément à la Charte des Nations unies. La déclaration finale, adoptée à l’unanimité, a été rédigée par le Royaume-Uni et la France.

Ben Jamaâ : « Une escalade grave et illégale »

De son côté, Amar Ben Jamaâ, représentant permanent de l’Algérie auprès de l’ONU, a condamné cette attaque, la qualifiant d’illégale et dangereuse, s’ajoutant à la série de violations commises par les autorités d’occupation. Il a déclaré que cibler le Qatar, qui joue un rôle d’intermédiaire neutre et actif dans les efforts de paix, représente une escalade injustifiée, prouvant qu’Israël ne cherche pas l’apaisement, mais persiste dans la guerre et la déstabilisation régionale.

Doha salue le rôle de l’Algérie

Dans ce contexte, le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères qatari, Cheikh Mohammed ben Abdulrahman Al Thani, a salué les efforts de l’Algérie, qui a demandé la tenue de cette session d’urgence, aux côtés de la Somalie, du Pakistan, de la France et du Royaume-Uni.

L’attaque israélienne : 6 morts, des dirigeants visés

Ce regain de tensions intervient après que les autorités qataries ont annoncé qu’un immeuble résidentiel à Doha avait été la cible d’une attaque de missile israélienne, visant des membres du bureau politique du Hamas réunis pour discuter d’une proposition américaine de cessez-le-feu à Gaza.

L’attaque a causé la mort de 5 membres du Hamas, ainsi que d’un agent des forces de sécurité qataries, tandis que les principaux dirigeants politiques ont survécu.

Selon le Hamas, les martyrs sont : Hamam Khalil Al-Hayya, fils du dirigeant Khalil Al-Hayya, Jihad Labbad, directeur de son bureau, Ahmed Mamlook, Abdullah Abdelwahid, Moamen Hassoun, tous membres de son équipe rapprochée.

A également été tué dans l’attaque le caporal Badr Saad Mohammed Al-Humaidi Al-Dosari, membre des forces de sécurité intérieure du Qatar.

R.I