Les frappes américaines sur les sites nucléaires iraniens pourraient pousser Téhéran à déclaré le détroit d’Ormuz zones interdites. La chaîne iranienne Press TV a rapporté hier dimanche que la décision de fermer le détroit d’Ormuz dépend de l’approbation du Conseil suprême de la sécurité nationale en Iran, après que des rapports ont indiqué que le Parlement avait approuvé cette mesure.
La décision de fermer le détroit, par lequel transite environ 20 % des flux mondiaux de pétrole et de gaz, n’a pas encore été tranchée.
Cependant, le député et commandant des Gardiens de la Révolution, Esmail Kowsari, a déclaré au Club des jeunes journalistes que la fermeture du détroit était envisagée « et qu’une décision serait prise si nécessaire».
Frappes américaines sur trois sites nucléaires iraniens
Les États-Unis ont mené une attaque sur trois sites nucléaires iraniens, Fordo, Natanz et Ispahan, larguant une “charge complète de bombes” sur celui de Fordo, a annoncé samedi 21 juin le président américain Donald Trump.
Le chef d’état-major américain Selon Sept bombardiers a indiqué que 7 B-2 furtifs ont été utilisés dans cette opération baptisée “marteau de minuit”.
Des médias iraniens ont confirmé hier dimanche les frappes aériennes annoncées par Donald Trump sur les trois principaux sites nucléaires de l’Iran à Fordo, Natanz et Ispahan. “Il y a quelques heures (….) une partie du site nucléaire de Fordo a été attaquée par des frappes aériennes ennemies”, a indiqué Morteza Heydari, porte-parole du service de gestion des crises de la province de Qom, cité par l’agence Tasnim. “Les défenses anti-aériennes d’Ispahan et de Kashan ont été activées contre des cibles hostiles et plusieurs explosions ont été “entendues simultanément”, a pour sa part déclaré l’adjoint à la sécurité du gouverneur d’Ispahan à l’agence Fars.
Les experts s’accordent sur le fait que seuls les États-Unis ont la capacité de détruire les installations nucléaires iraniennes profondément enfouies, dont à Fordo.
Parallèlement, des avions bombardiers B-2 ont décollé d’une base aux États-Unis en direction de l’ouest, au-dessus du Pacifique, ont rapporté samedi le New York Times et des sites de suivi de vols.
Ces bombardiers stratégiques furtifs sont seuls capables de transporter des puissantes bombes anti-bunker de type GBU-57. Cette ogive de 13 tonnes peut s’enfoncer à des dizaines de mètres de profondeur avant d’exploser.
Les États-Unis et Israël “ont franchi une ligne rouge majeure”
L’Iran a affirmé hier dimanche que son savoir-faire en matière de nucléaire ne pouvait être “détruit” en dépit de l’attaque menée par les États-Unis contre plusieurs installations nucléaires du pays.
Les États-Unis “doivent savoir que cette industrie (du nucléaire) est ancrée dans notre pays et que ses racines ne peuvent être détruites”, a déclaré le porte-parole de l’organisation iranienne du nucléaire, Behrouz Kamalvandi, cité par l’agence Tasnim. “Bien sûr, nous avons subi des dégâts, mais ce n’est pas une première pour ce secteur”, a-t-il ajouté.
Les États-Unis et Israël “ont franchi une ligne rouge majeure” avec les frappes américaines survenues la nuit dernière contre des sites névralgiques du programme nucléaire iranien, a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.
“Il n’y a pas de ligne rouge qu’ils n’aient pas franchie. Et la dernière, et la plus périlleuse (…) hier soir. Ils ont franchi une ligne rouge majeure en attaquant des installations nucléaires”, a accusé le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, en marge d’une réunion de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) à Istanbul.
Les Gardiens de la Révolution ont menacé les États-Unis de “ripostes regrettables” après leurs frappes sur trois sites nucléaires majeurs iraniens, dans une déclaration diffusée par la télévision d’État.
L’Iran “utilisera des options qui dépassent l’entendement (…) du camp de l’agresseur et les agresseurs de cette terre doivent s’attendre à des ripostes regrettables”, ont ajouté les Gardiens de la Révolution qui ont promis aussi de continuer à mener des attaques contre Israël.
Alors que les Européens pressent Téhéran à reprendre les négociations avec les Américain, le ministre iranien des Affaires étrangères iranien, Abbas Araghchi, a déclaré que les États-Unis et Israël avaient “décidé de faire exploser” la diplomatie en lançant des frappes contre les sites nucléaires de son pays.
“Nous étions en négociation (sur le programme nucléaire iranien, ndlr) avec les États-Unis quand Israël a décidé de faire exploser cette diplomatie”, a indiqué Abbas Araghchi sur X, ajoutant que lorsque l’Iran discutait avec des pays de l’UE “les États-Unis ont décidé, à leur tour, de faire exploser cette diplomatie”.
Réagissant aux appels européens, il a lancé : “comment l’Iran pourrait-il revenir à quelque chose qu’il n’a jamais quitté, et encore moins détruit ?”
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