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Affaire des passeports délivrés par les consulats algériens en France : l’Algérie répond à Bruno Retailleau

Une source responsable du ministère des Affaires étrangères a été interrogée au sujet d’une récente déclaration du ministre français de l’Intérieur au quotidien Le Figaro.

Dans cette déclaration, le ministre français annonçait son intention de demander aux préfectures françaises de “ne pas tenir compte des passeports délivrés par les consulats algériens aux ressortissants algériens, aux fins d’obtention de titres de séjours”.

La même source a tenu, d’abord, à souligner que l’octroi de ces passeports est un droit pour les citoyens algériens et une obligation de l’Etat algérien souverain. De même, leur reconnaissance s’impose à l’Etat français.

Cette source estime, par ailleurs, que la déclaration du ministre français relève clairement de l’arbitraire, de la discrimination et de l’abus de pouvoir, en ce qu’elle s’inscrit en opposition frontale à la législation française elle-même.

Connaissant son auteur, cette déclaration est également politiquement marquée. Elle est, enfin, légalement contestable, car sans fondement aucun du point de vue du droit français. En effet, les passeports dont il est question sont délivrés à la demande des préfectures françaises elles-mêmes, comme documents de référence indispensables à l’établissement des titres de séjours.

En conséquence, une non-reconnaissance de ces documents, comme annoncé par le ministre français de l’Intérieur, constituerait tout autant une violation de droits individuels et un autre manquement aux engagements bilatéraux de la France.

Le pyromane

Ainsi, la crise entre l’Algérie et la France s’apprête à franchir le cap d’une année sans qu’aucune solution ne semble se profiler. Certains responsables politiques français contribuent à envenimer. C’est notamment le cas du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui persiste dans sa volonté d’instaurer un rapport de force avec Alger et entend convaincre le président Emmanuel Macron du bien-fondé de cette approche.

Une rencontre cruciale entre les deux hommes est prévue pour demain jeudi 24 juillet. Selon des proches du ministre, Retailleau compte y défendre des mesures qu’il promeut depuis plusieurs mois : restriction des visas, gel d’avoirs, pressions sur les compagnies aériennes algériennes, et surtout, remise en cause de l’accord de 1968 sur l’immigration. Il souhaite un retour à la position du Premier ministre François Bayrou, qui avait brandi cette menace en février dernier.

Retailleau critique ouvertement la stratégie actuelle de l’exécutif vis-à-vis d’Alger, qu’il juge inefficace. « Il faut changer de ton, assumer un rapport de force… La diplomatie des bons sentiments a échoué », a-t-il déclaré au Figaro le 18 juillet. Il a par ailleurs annoncé son intention d’ordonner aux préfets de ne plus reconnaître les passeports délivrés par les consulats algériens à des immigrés en situation irrégulière.

D’après son entourage, Retailleau mettra en avant « l’unanimité » des partis soutenant Macron concernant l’abrogation de l’accord de 1968, considérant qu’il s’agit du seul dossier faisant consensus.

Cette rencontre à l’Élysée pourrait marquer un tournant. Si Macron suit son ministre, les tensions avec Alger risquent de s’intensifier. Dans le cas contraire, une fracture politique interne pourrait s’ouvrir entre les deux hommes, révélant les dissensions au sein même du gouvernement.

Avant même cet entretien, Retailleau a pris des initiatives : selon Paris Match, il aurait déjà décidé de restreindre les facilités d’entrée en France à une quarantaine de hauts responsables algériens, confirmant ainsi sa volonté de durcir la ligne française.

Synthèse : R.N

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