Le pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi M’hamed à Alger a rendu, ce mercredi, des verdicts allant de l’acquittement à huit ans de prison ferme, dans deux affaires de corruption fusionnées en un seul dossier. Ces affaires concernent l’Agence nationale d’édition et de publicité (ANEP) et l’Agence nationale de loisirs pour la jeunesse, selon des sources médiatiques et des avocats présents lors de l’audience.
La peine la plus lourde a été prononcée à l’encontre de l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, Abdelkader Khomri, soit huit ans de prison ferme, assortis d’une amende d’un million de dinars. Le tribunal a également condamné Ahmed Bousna, ancien directeur général de l’ANEP, à deux ans de prison ferme et une amende de 500 000 dinars.
La même peine a été infligée à l’ancien journaliste Lazhari Labter, en sa qualité d’ancien directeur de la publication à l’ANEP, ainsi qu’à A. Mourad, ancien directeur des finances et de la comptabilité dans cette même institution.
Concernant l’affaire de l’Agence nationale de loisirs pour la jeunesse, les peines prononcées sont les suivantes : cinq ans de prison ferme et une amende d’un million de dinars contre Mohamed Khemisti, ancien directeur de l’agence, et trois ans de prison ferme avec la même amende contre M. Rachid, un autre ancien directeur.
L’ancienne directrice de la jeunesse au ministère de la Jeunesse et des Sports a, elle aussi, été condamnée à quatre ans de prison ferme, accompagnée d’une amende d’un million de dinars.
D’autres peines ont été prononcées à l’encontre d’entrepreneurs et de fonctionnaires de l’agence, allant de 18 mois à cinq ans de prison ferme. Lors de l’audience du 10 mai dernier, le parquet avait requis une peine de dix ans de prison contre Abdelkader Khomri, et des peines variant de six à huit ans contre les autres accusés.
La liste des accusations comprenait : « abus de fonction à des fins d’enrichissement illégal », « dilapidation de fonds publics », « violation des lois et règlements relatifs aux marchés publics » et « octroi d’avantages injustifiés à des tiers ».
Les faits remontent aux années 2014 et 2015. Durant les plaidoiries, le représentant du parquet a indiqué que les deux affaires – celle de l’agence de loisirs pour la jeunesse et celle de l’ANEP – avaient été réunies, Abdelkader Khomri étant impliqué dans les deux : en tant que ministre de la Jeunesse et des Sports dans la première, et en tant que directeur général du groupe d’édition et de publicité dans la seconde.
L’enquête, menée par l’Inspection générale des finances, a révélé une « grave dilapidation des fonds publics et de lourdes irrégularités dans les procédures de passation de marchés ». Elle a également conclu que le plan de restructuration de l’ANEP mis en œuvre à cette époque, ainsi que les partenariats établis, « ont échoué et causé d’importantes pertes financières ».
Synthèse : R.N
LA NATION Quotidien National D'information