Abdelmadjid Tebboune en visite d’Etat à Lisbonne

Le président de la République s’est rendu hier à Lisbonne pour une visite d’Etat de deux jours où il examinera avec son homologue les relations bilatérales entre l’Algérie et le Portugal.

Le “renforcement des relations d’amitié historiques, de coopération et de bon voisinage” entre l’Algérie et le Portugal et la perspective de les étendre “à des domaines plus larges” sont au cœur de la visite qu’effectue, depuis hier, à Lisbonne le président de la République.

Les deux pays partagent une histoire commune vieille de plusieurs siècles, due à la présence musulmane dans la péninsule ibérique, mais ils peu développé leur liens depuis l’indépendance de l’Algérie.   

Lors d’une visite à Alger, l’an dernier, le ministre des Affaires étrangères du Portugal, Augusto Santos Silva a reconnu que son pays avait “une dette envers l’Algérie, laquelle a joué un rôle important dans le processus de démocratisation du Portugal et soutenu, à l’époque, l’opposition démocratique contre la dictature au Portugal”. Elle a, notamment, offert l’asile à de nombreux militants qui luttaient contre le régime dictatorial instauré par Antonio Salazar.

D’autre part, la convention signée, en 1975, à Alger qui a proclamé l’indépendance de plusieurs anciennes colonies portugaises a permis “la naissance de pays lusophones”, a rappelé le ministre.

Aujourd’hui, les deux Etats cherchent à densifier leur coopération économique et à diversifier leurs échanges. L’Algérie couvre environ 40% des besoins du Portugal en énergie grâce, en particulier, au gazoduc qui passe par l’Espagne. Toutefois, il ne figure qu’à la trentième place des clients de ce pays avec des importations ne dépassant guère 0,5 % de son commerce avec l’étranger. Par ailleurs, seulement huit projets d’investissement sont détenus par des entreprises portugaises dont le nombre avoisine 80 en Algérie.

L’Algérie et le Portugal sont aussi partenaires en matière de sécurité et de stabilité régionale dans le cadre notamment au sein de l’Union pour la Méditerranée. Ils sont, en outre, liés par un traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération, ratifié en 2005.

Il y a quelques jours, la 6e session du groupe de travail mixte de coopération économique algéro-portugais s’est tenue à Alger, sous la co-présidence du ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun et du ministre portugais de l’Economie et des Affaires maritimes, Antonio Costa Silva.
A l’issue de la rencontre, les deux parties ont convenu de développer leur coopération économique et commerciale dans les secteurs des technologies de l’information et de la communication, des travaux publics, des finances, de l’industrie et de la production pharmaceutique, de l’hydraulique, de l’agriculture, du commerce, de l’énergie, des transports, de l’habitat, et des start-up.

A noter que le Portugal est actuellement sur une courbe économique ascendante. Il a ainsi revu à la hausse son objectif de croissance avec des prévisions établies à 1,8% contre 1,3% par rapport aux précédentes estimations. “Le grand moteur de ce changement s’explique par un plus grand dynamisme des exportations”, selon Fernando Medina son ministre des Finances.

Son taux d’inflation demeure, lui, raisonnable même s’il a grimpé à 5,1% en 2023, mais devrait redescendre à 2,9% en 2024.

Mourad Fergad