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Algérie-France : Macron cherche un nouveau départ avec Alger

En marge du sommet du G20, Emmanuel Macron a réaffirmé « sa volonté de rétablir un dialogue structuré avec Alger. » Une entrevue avec le président Abdelmadjid Tebboune avait initialement été évoquée à Johannesburg, mais l’absence de ce dernier n’a pas empêché le chef de l’État français d’annoncer la reprise des discussions.

Cette « volonté » intervient après une période de gel profond des relations bilatérales, dont les racines remontent à plusieurs épisodes de tensions.

La crise s’est notamment cristallisée autour : du dossier du Sahara occidental, sur lequel la France avait adopté une position jugée ambiguë par Alger, qui soutient le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui ; des déclarations du ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau en 2025, particulièrement sévères envers l’Algérie, perçues par Alger comme une ingérence et une stigmatisation politique ; de la suspension totale de la coopération migratoire, décidée par Alger en réaction à ces prises de position ; de tensions mémorielles persistantes, régulièrement réactivées dans les débats politiques français.

Du côté algérien, les autorités ont rappelé à plusieurs reprises que le respect mutuel, la non-instrumentalisation de l’Algérie dans le débat politique français, et la prise en compte des sensibilités historiques constituent des conditions indispensables à une relation stable. Alger insistait aussi sur la nécessité que Paris clarifie ses positions sur certains dossiers régionaux, notamment le Sahara occidental et la sécurité au Sahel.

Dans ce contexte tendu, la décision de l’Algérie de gracier l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal a été interprétée comme un geste d’apaisement et un signal d’ouverture.

Macron, de son côté, a plaidé pour une relation « apaisée » mais « exigeante ». Il a reconnu que « beaucoup de choses » restaient à « corriger », notamment dans les domaines sécuritaire, migratoire et économique : « Sur beaucoup de sujets, nous ne sommes pas dans une situation satisfaisante », a-t-il déclaré.

Le président français a dénoncé l’instrumentalisation politique de la relation bilatérale : « Beaucoup de gens veulent faire de l’Algérie un sujet de politique intérieure française. Et en Algérie, beaucoup veulent faire de la relation à la France un enjeu de politique intérieure. Si on laisse ces gens-là fixer l’agenda, on n’avancera pas. »

Il affirme continuer de s’appuyer sur une méthode fondée sur le « respect » et « l’exigence », rappelant qu’« on obtient rarement des résultats en insultant son interlocuteur ». Il a indiqué avoir réuni récemment ministres et services concernés afin de réactiver le dialogue et de structurer un processus diplomatique durable.

Macron estime que les premiers signes d’apaisement sont visibles — citant notamment la libération de Boualem Sansal — mais appelle à « la constance », « l’humilité » et « le respect », considérant que cette relation est un dossier « qui doit être réglé ».

De son côté, l’Algérie reste prudente, attachée à une relation d’égal à égal, attentive au cadre régional — Sahara occidental, Sahel — et déterminée à préserver sa souveraineté dans un contexte où elle estime avoir été à plusieurs reprises prise pour cible dans le débat politique français.

Sid Ali

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