Des rapports spécialisés estiment que l’Algérie pourrait jouer un rôle important dans l’industrie des turbines à gaz, sur fond d’une demande mondiale croissante pour la production d’électricité à partir du gaz. Ils indiquent qu’elle figure parmi les pays arabes les plus en vue dans ce domaine, aux côtés de l’Arabie saoudite.
Selon la plateforme spécialisée ‘’Taqa’’, basée à Washington, « la demande en turbines à gaz devrait atteindre un nouveau record cette année, après une croissance annuelle dépassant 34 %, pour atteindre 60 gigawatts, soit le niveau le plus élevé enregistré depuis une décennie. La demande devrait dépasser de 20 % la capacité de fabrication mondiale, estimée à 70 gigawatts, ce qui suscite des inquiétudes concernant les délais de livraison et la hausse des prix. La plateforme indique que 25 grandes entreprises et 40 usines participent à la capacité de production mondiale, dont une située en Algérie.
Les premières étapes de l’industrie des turbines à gaz en Algérie ont débuté en 2014, grâce à un partenariat entre le groupe Sonelgaz et General Electric, qui ont créé la société « General Electric Algeria Turbines – GEAT », implantée à Aïn Yagout dans la wilaya de Batna. Son capital est réparti entre Sonelgaz (51 %) et General Electric (49 %). L’entreprise dispose de quatre usines s’étendant sur une superficie de 20 hectares : une usine de turbines à gaz d’une capacité entre 100 et 300 MW, une usine de turbines à vapeur d’une capacité entre 50 et 160 MW, une usine de générateurs alternatifs d’ intégrés aux turbines pour convertir l’énergie mécanique en énergie électrique et enfin une usine de systèmes de mesure et de contrôle d’équipements destinés aux turbines produites.
En 2024, l’usine algérienne de turbines à gaz a signé un accord avec General Electric pour augmenter sa capacité actuelle, incluant la production d’équipements destinés aux postes électriques haute et très haute tension. Sonelgaz a signé un autre accord , en avril 2024, avec General Electric visant à élargir les capacités de leur coentreprise GEAT, notamment en produisant des équipements pour les centres électriques haute et très haute tension. Il s’agit du premier projet de ce type en Afrique. Cette initiative permettra de diversifier la production de GEAT, notamment via la fabrication de transformateurs électriques haute et très haute tension, afin de répondre dans un premier temps aux besoins nationaux, avant d’envisager l’export à partir de 2026.
La coopération algéro-américaine a contribué à une hausse des exportations de Sonelgaz, qui ont atteint en 2023 un niveau record de 219 millions d’euros, grâce aux produits issus de l’usine GEAT, avec une demande croissante provenant de plusieurs pays d’Afrique et d’Amérique latine. Les turbines à gaz algériennes se distinguent par une grande compétitivité, reposant sur des technologies avancées développées en partenariat avec General Electric, ce qui en fait une option intéressante en matière de coûts et de réduction des émissions carbone.
L’année 2021 a marqué un tournant majeur : en octobre, l’Algérie est officiellement entrée dans le domaine de l’exportation de turbines à gaz, lorsque GEAT a signé un accord portant sur l’exportation de deux turbines à un client du Moyen-Orient. L’Algérie est ainsi devenue le premier pays africain à exporter ce type de turbines, qui devraient générer environ 500 MW d’électricité une fois mises en service. D’autres contrats ont suivi, dont une expédition de turbines vers les Pays-Bas en août 2022, d’une valeur de 1,375 million de dollars.
En avril 2025, Sonelgaz et General Electric ont signé de nouveaux mémorandums d’entente avec un client du Moyen-Orient (dont l’identité n’a pas été dévoilée) pour l’exportation de nouvelles cargaisons de turbines à gaz algériennes. L’Algérie a poursuivi ces derniers mois ses négociations pour élargir ses exportations vers de nouveaux marchés, notamment en Europe et en Afrique, où la demande en solutions durables pour la production d’électricité est en hausse. L’Algérie envisage également de participer à la fourniture de turbines à gaz à la Syrie, alors que Damas négocie avec deux entreprises mondiales dans le cadre de la reconstruction du secteur de l’énergie.
Des sources confirment que l’usine « General Electric Algeria » est capable de produire des turbines très performantes à des prix compétitifs. Bien qu’il n’existe pas de discussions en cours entre les deux pays, ces mêmes sources indiquent : « L’Algérie est prête à signer un contrat dès que les conditions adéquates seront réunies. » Selon des déclarations officielles, en mars dernier, l’Algérie mène des négociations avec plusieurs pays africains pour exporter des turbines à gaz.
R.E
LA NATION Quotidien National D'information