L’Office central de la répression de la corruption (OCRC) a dévoilé le bilan de ses opérations sur la période allant de 2020 à 2024, durant laquelle plus de 150 interdictions de sortie du territoire national (ISTN) ont été prononcées dans ce cadre.
En parallèle, l’Office central de la répression de la corruption (OCRC) a dévoilé sur son site web le bilan de ses activités pendant une période de quatre ans dans le cadre de la lutte contre la corruption, entre 2020 et 2024.
Durant ces quatre années, le centre a reçu un total de 5.309 plaintes et signalements liés à la corruption et traité 68 dossiers. À la suite de ces affaires, un total de 159 interdictions de quitter le territoire national (ISTN) ont été prononcées à l’encontre des contrevenants.
De plus, selon les chiffres publiés par l’OCRC, 2.696 auditions de personnes impliquées dans des affaires de corruption ont été menées durant cette même période. Les affaires traitées ont donné lieu à 33 blocages de comptes et de transactions bancaires.
Le centre de répression de la corruption a fait état, toujours dans son cadre de compétences, de 16 ordonnances de saisie de biens immobiliers en plus de 2.048 autres réquisitions à travers le pays.
Dans d’autres données, le centre a dévoilé des chiffres à propos de sonsite web, qui a enregistré plus de 46.000 visiteurs depuis le 1er janvier 2025, provenant de plus de 31 pays répartis sur cinq continents, dont notamment 42.000 visiteurs d’Algérie, 877 d’Allemagne, 537 de France et 470 visiteurs des États-Unis.
Dans le cadre des missions qui lui sont confiées par la législation en vigueur, l’office précise qu’il est chargé, notamment de collecter, centraliser et exploiter toute information permettant de détecter et de lutter contre les actes de corruption, mais aussi de rassembler les preuves et de procéder à des enquêtes.
Dans un contexte national marqué par la volonté de transparence et de moralisation de la vie publique, l’Algérie poursuit le renforcement de son cadre législatif dans la lutte contre la corruption, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Une série de textes récents vient confirmer cet engagement, consolidant ainsi la stratégie de l’État en matière de bonne gouvernance et de sécurité financière.
La dernière avancée majeure en date est l’adoption de la loi 25 10, publiée au Journal officiel en juillet 2025. Ce texte apporte des nouveautés importantes, à commencer par l’obligation pour les entités concernées d’identifier les bénéficiaires effectifs des entreprises, afin de lutter contre l’anonymat des transactions illicites.
La loi impose également aux institutions de procéder à une évaluation régulière des risques liés au blanchiment de capitaux, au financement du terrorisme et à la prolifération des armes de destruction massive.
Autre mesure forte : l’interdiction totale des actifs virtuels. L’émission, la possession, l’achat ou la vente de cryptomonnaies, de même que le minage ou l’exploitation de plateformes d’échange, sont désormais prohibés sur le territoire national.
Des institutions mobilisées
Le règlement n° 24 03 de la Banque d’Algérie, adopté en 2024, précise les modalités de mise en œuvre de ces obligations par les banques, établissements financiers et Algérie Poste. Ces entités doivent mettre en place des dispositifs internes de contrôle, de signalement des opérations suspectes et de conservation des données.
L’Office central de la répression de la corruption (OCRC), de son côté, reste un acteur clé du dispositif, en charge de centraliser les informations, d’enquêter sur les faits de corruption et de proposer des mesures de prévention.
Une coopération internationale renforcée
La nouvelle législation insiste également sur l’importance de la coopération internationale, que ce soit pour les enquêtes transfrontalières, l’échange d’informations ou la saisie et la restitution des avoirs criminels.
Ces évolutions placent l’Algérie en conformité avec les standards du Groupe d’action financière (GAFI), et visent à améliorer la transparence financière tout en réduisant l’impunité en matière économique.
Abir.N