Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz, a affirmé que la relation entre le président algérien Abdelmadjid Tebboune et son homologue français Emmanuel Macron a commencé sur des bases cordiales, mais s’est terminée par une rupture profonde. Selon lui, « Macron a fait de nombreuses promesses à l’Algérie qu’il n’a pas tenues, ce qui a engendré une frustration croissante chez Tebboune. »
Dans une interview accordée lundi soir à la chaîne privée One TV, Chems-eddine Hafiz a expliqué que dès son arrivée au pouvoir, le président Tebboune a cherché à établir une relation claire et simple avec la France. Il a, selon lui, placé beaucoup d’espoir dans les engagements de Macron, lequel lui rendait sa confiance avec un discours amical, allant même jusqu’à qualifier à plusieurs reprises Tebboune de « grand frère ».
Cependant, cette confiance n’a pas duré, souligne le recteur, ajoutant que les nombreuses promesses non tenues par Macron ont fini par générer un mécontentement croissant à Alger. La situation s’est encore aggravée lorsque le président français a reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en juillet 2024, une décision perçue par Tebboune comme un point de non-retour dans les relations entre les deux pays.
Toujours selon Chems-eddine Hafiz, le président Tebboune a compris à ce moment-là qu’il ne pouvait plus rien espérer de Macron. Il précise que cette décision n’a pas été l’unique déclencheur de la rupture, mais plutôt l’aboutissement d’une série de déséquilibres et de promesses non respectées.
Le recteur a également critiqué les instructions données par Macron à son ancien Premier ministre François Bayrou en août dernier, visant à durcir la position de la France vis-à-vis de l’Algérie, estimant qu’elles n’ont fait qu’approfondir la crise.