Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et des Transports, Saïd Saïoud, a mis en garde contre les conséquences sociales et politiques profondes que peut engendrer le phénomène de migration irrégulière.
Lors du lancement ce jour d’un projet de coopération entre l’Algérie et le Centre international pour le développement des politiques migratoires, en partenariat avec le Danemark et la Suisse, le ministre a souligné que ces risques concernent aussi bien les pays d’origine des migrants, que les pays de transit et les pays d’accueil.
Il a déclaré : « Mon pays a connu des développements préoccupants liés à ce phénomène, marqués par des vagues de migrants, notamment en provenance des pays du Sahel africain, empruntant des routes dangereuses. »
Il a attribué cette situation à plusieurs facteurs, en premier lieu les conditions politiques, sécuritaires et économiques graves et spécifiques que traversent ces pays. Il a également évoqué le positionnement géostratégique de l’Algérie, dont le territoire s’étend profondément vers le sud dans le désert africain, et dispose d’un vaste littoral ouvert sur la mer Méditerranée.
Face à cette réalité, a-t-il poursuivi, l’Algérie est confrontée depuis plusieurs années à des défis croissants en matière migratoire, évoluant de manière rapide et complexe, avec leur lot de menaces et de risques multiples.
Selon lui, le gouvernement algérien traite ce dossier avec une approche méthodique et objective, basée sur une stratégie globale et intégrée qui équilibre les considérations humanitaires, sécuritaires et de développement.
Pour Saïoud, la coordination et la coopération internationale restent la solution la plus efficace pour relever les défis communs. Il a également rappelé que l’Algérie n’a ménagé aucun effort pour soutenir le développement économique et social des pays d’origine des migrants, convaincue que le développement durable est la solution de fond et à long terme à la migration irrégulière.
Ce soutien, a-t-il précisé, s’est concrétisé par la réalisation de projets de développement au profit de ces pays, ainsi que par l’établissement de partenariats constructifs dans des domaines essentiels, comme le désenclavement via des projets d’infrastructures (la route de l’unité africaine, les réseaux ferroviaires, l’électrification, la connexion à Internet et aux réseaux d’énergie).
Le programme, selon le ministre, repose également sur un système de formation qui permet aux cadres spécialisés dans le domaine migratoire de bénéficier de formations accréditées, conformes aux normes internationales, afin de répondre aux besoins de l’Algérie face aux défis liés à la migration, tout en suivant l’évolution rapide de la situation régionale et internationale.
À cet effet, deux institutions relevant du ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et des Transports ont été mobilisées pour soutenir ce projet : l’École nationale des ingénieurs de la ville “Abdelmadjid Meziane” à Tlemcen, l’Institut national de formation des agents des collectivités locales “Rachid Merazi” à Oran.
R.N