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Coup d’État au Soudan : l’armée dissout les autorités de transition

L’armée soudanaise a arrêté lundi la quasi-totalité des dirigeants civils de la transition alors que se multiplient les appels de la communauté internationale à ne pas instaurer de nouveau un régime militaire comme c’était le cas durant 30 ans sous Béchir.

Le général Abdel Fattah al-Burhane, à la tête des autorités de transition au Soudan, a annoncé qu’il formerait un nouveau gouvernement composé de “personnes compétentes” après avoir dissout les autorités en charge du pays depuis le renversement du dictateur Omar el-Béchir en 2019.

Le leader du putsch a par ailleurs annoncé qu’il restait lié par les accords internationaux signés par son pays, l’un des quatre États arabes à avoir récemment décidé de reconnaître Israël. L’état d’urgence a été décrété.

Le Premier ministre, arrêté, appelle à manifester

Un communiqué du bureau du Premier ministre diffusé par le ministère de l’information, a appelé ce lundi la population à “manifester” contre le coup d’Etat, alors que l’armée tirait à “balles réelles” selon ce même ministère.

“Nous appelons la population soudanaise à protester par tous les moyens pacifiques possibles”, a indiqué le cabinet d’Abdallah Hamdok. Celui-ci a été arrêté tôt lundi par des militaires qui l’ont emmené vers une destination inconnue.

C’est un “coup d’Etat militaire”, a dénoncé l’Association des professionnels, l’un des fer de lance de la révolte de 2019 qui a mis fin à 30 années de dictature d’Omar el-Béchir dans ce pays d’Afrique de l’Est, l’un des plus pauvre au monde. Avec le syndicat des médecins et des banques, ils ont appelé à la désobéissance civile à Khartoum déjà plongée dans le chaos, sans internet et avec des rues noires de monde.

Condamnations internationales

L’émissaire de l’ONU au Soudan Volker Perthes a exhorté “les forces armées à relâcher immédiatement les personnes retenues”, jugeant “inacceptables” les arrestations de la quasi-totalité des civils au sein des autorités de transition.

Les Etats-Unis, dont l’émissaire Jeffrey Feltman était la veille encore dans le bureau du Premier ministre aujourd’hui arrêté, se sont dits “profondément inquiets”, prévenant que “tout changement du gouvernement de transition mettait en danger l’aide américaine”.L’armée soudanaise a arrêté lundi la quasi-totalité des dirigeants civils de la transition alors que se multiplient les appels de la communauté internationale à ne pas instaurer de nouveau un régime militaire comme c’était le cas durant 30 ans sous Béchir.

Le général Abdel Fattah al-Burhane, à la tête des autorités de transition au Soudan, a annoncé qu’il formerait un nouveau gouvernement composé de “personnes compétentes” après avoir dissout les autorités en charge du pays depuis le renversement du dictateur Omar el-Béchir en 2019.

Le leader du putsch a par ailleurs annoncé qu’il restait lié par les accords internationaux signés par son pays, l’un des quatre États arabes à avoir récemment décidé de reconnaître Israël. L’état d’urgence a été décrété.

Le Premier ministre, arrêté, appelle à manifester

Un communiqué du bureau du Premier ministre diffusé par le ministère de l’information, a appelé ce lundi la population à “manifester” contre le coup d’Etat, alors que l’armée tirait à “balles réelles” selon ce même ministère.

“Nous appelons la population soudanaise à protester par tous les moyens pacifiques possibles”, a indiqué le cabinet d’Abdallah Hamdok. Celui-ci a été arrêté tôt lundi par des militaires qui l’ont emmené vers une destination inconnue.

C’est un “coup d’Etat militaire”, a dénoncé l’Association des professionnels, l’un des fer de lance de la révolte de 2019 qui a mis fin à 30 années de dictature d’Omar el-Béchir dans ce pays d’Afrique de l’Est, l’un des plus pauvre au monde. Avec le syndicat des médecins et des banques, ils ont appelé à la désobéissance civile à Khartoum déjà plongée dans le chaos, sans internet et avec des rues noires de monde.

Condamnations internationales

L’émissaire de l’ONU au Soudan Volker Perthes a exhorté “les forces armées à relâcher immédiatement les personnes retenues”, jugeant “inacceptables” les arrestations de la quasi-totalité des civils au sein des autorités de transition.

Les Etats-Unis, dont l’émissaire Jeffrey Feltman était la veille encore dans le bureau du Premier ministre aujourd’hui arrêté, se sont dits “profondément inquiets”, prévenant que “tout changement du gouvernement de transition mettait en danger l’aide américaine”.

Pour sa part, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a appelé la communauté internationale “à remettre la transition soudanaise sur les rails”, tandis que la Ligue arabe se disait “inquiète”, exhortant au “dialogue”.

L’Union africaine (UA) a quant à elle appelé à une “reprise immédiate” du dialogue entre civils et militaires, le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki, ayant appris “avec une profonde consternation la grave évolution de la situation au Soudan”, selon un communiqué de l’organisation panafricaine.

Dans un pays où les télécommunications sont de plus en plus aléatoires et la télévision d’Etat a été prise d’assaut par des soldats sans qu’aucune annonce n’y soit faite, seul un canal subsiste : des communiqués du ministère de l’Information sur Facebook.

“La plupart des ministres et les membres civils du Conseil de souveraineté ont été arrêtés (…) par des forces militaires”, a-t-il d’abord annoncé. Puis, a-t-il ajouté, “après qu’il a refusé de soutenir le coup d’Etat, des forces armées ont arrêté le Premier ministre Abdallah Hamdok et l’ont emmené vers un lieu non identifié”.

Internet quasi à l’arrêt, le général conspué

Dans les rues de Khartoum, où les réseaux sociaux ne sont plus accessibles pour beaucoup, de nombreux Soudanais ont conspué le général Abdel Fattah al-Burhane, qui chapeaute le Conseil de souveraineté désormais amputé de sa part civile, ont constaté des correspondants de l’AFP.

Beaucoup convergeaient vers le principal axe du centre-ville où des pro-civils avaient organisé jeudi une démonstration de force aux cris de “révolution” pour refuser ce que les militants appelaient déjà “un coup d’Etat rampant”.

“Nous n’accepterons pas de régime militaire et nous sommes prêts à sacrifier nos vies pour la transition démocratique”, a juré l’un d’eux à l’AFP, Haitham Mohamed.

“Nous ne quitterons pas les rues avant le retour du gouvernement civil et la reprise de la transition”, affirme de son côté Sawsan Bachir, elle aussi sous la nuée de drapeaux soudanais.

La transition post-dictature dans un pays quasiment toujours sous la férule des militaires et des islamistes depuis son indépendance il y a 65 ans, la transition battait de l’aile depuis longtemps.

Entre luttes de pouvoir parmi les civils et militaires décidés à conserver leurs acquis politiques et économiques, elle a débuté dans l’union sacrée avant de finir morcelée.

En avril 2019, l’armée poussait au départ Omar el-Béchir après trois décennies de pouvoir, sous la pression d’une énorme mobilisation populaire. Depuis août de la même année, un Conseil de souveraineté composé pour moitié de civils et pour moitié de militaires, menait le pays, promettant les premières élections libres fin 2023.

Mais ces derniers jours, la tension est montée entre les deux camps. Le 16 octobre, des pro-armée ont planté leurs tentes devant le palais présidentiel où siègent les autorités de transition.

En réponse, le 21 octobre, des pro-civils sont descendus par dizaines de milliers dans les rues du pays, dans un joyeux festival pour, disaient-ils, “sauver” leur “révolution” anti-Béchir.

Civils divisés

Il y a deux jours, le camp pro-civil avait mis en garde contre un “coup d’Etat rampant”, lors d’une conférence de presse qu’une petite foule avait cherché à empêcher.

Mais ce camp est divisé. La preuve ? Le sit-in qui réclame un “gouvernement militaire” comme les pro-“révolution” se revendiquent tous des Forces de la liberté et du changement (FLC), la grande alliance anti-Béchir qui s’est créée en 2019.

La rumeur courait dans Khartoum qu’un remaniement ministériel était imminent et que l’armée cherchait à étendre son influence au sein des autorités de transition.

Mais M. Hamdok, qui parlait depuis des jours de “crise la plus grave et la plus dangereuse” pour la transition, avait assuré ne pas avoir accepté.

Source : AP/AFP


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