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Situation économique : Benabderrahmane : L’inflation en Algérie « est très maîtrisée »

Pendant que la valeur du dinar dégringole d’année en année, le ministre des Finances se veut rassurant mais la réalité du terrain contredit son optimisme.

L’inflation en Algérie « est très maîtrisée par rapport à ce qui se passe ailleurs dans le monde», a estimé, dans une déclaration à la presse, Aymen Benabderrahmane, ministre des Finances.

Le taux d’inflation moyen annuel en Algérie a été récemment évalué par l’Office national des statistiques à 2,3 % par rapport à 2019. La cause directe de cette « performance » est due à la perte du pouvoir d’achat du dinar qui connaît depuis des années un glissement graduel de sa valeur. Un euro, par exemple, s’échangeait en 2015 contre 107,46 DA. Depuis, il n’a cessé de s’apprécier face à la devise algérienne (taux officiel), passant de 116,43 DA en 2016, à 125,36 en 2017 puis à 137,57 en 2018 et, enfin, à 134,16. Cette tendance s’est poursuivie en 2020 et 2021. Elle est appelée à garder le cap jusqu’en 2023, selon des prévisions.

Toutefois, pour Aymen Benabderrahmane, les prix n’ont pas augmenté.  «Ils ont été ajustés un peu mais pas au niveau que certains veulent le faire croire». Il s’est par ailleurs voulu rassurant en annonçant le démarrage « imminent » de nouveaux projets que « vous verrez dans les prochains jours », a-t-il lancé aux journalistes. La monnaie, a-t-il précisé, « est le miroir de l’économie et le dinar n’est pas en train de s’effondrer comme certains le prétendent. Il est en train de reprendre sa santé. » La relance que connaîtra incessamment l’Algérie, d’après le même responsable, le redonnera « de la brillance ». Mais en attendant des jours meilleurs, la valeur de l’euro a grimpé, en ce début d’année, à 160 dinars dans le circuit officiel et à plus de 220 dans le marché parallèle. Ces chiffres confirment donc la pression sur l’économie algérienne durant les prochains exercices.

Chute du dinar par rapport à plusieurs monnaies

Si l’on prend comme étalon l’année 2020 qui a été particulièrement sévère, on constate que, du 1e janvier au 31 décembre, l’euro s’est apprécié de 22 % par rapport au dinar algérien alors que le dollar a gagné 11 %. C’est le cas aussi de plusieurs autres monnaies étrangères : la livre sterling (+14), le franc suisse (+22 %), le dollar canadien (+13%), le dinar tunisien (+15,82 %), le dirham marocain (+19,24 %).

Manque d’enthousiasme des investisseurs

En principe, la dévaluation est un recours pour dissuader les importations et favoriser les exportations. Cependant, l’Algérie étant un mono-exportateur à 98% d’hydrocarbures, l’effet sur ses ventes des autres produits est quasiment nul.

La dévaluation qui a accompagné un « financement non conventionnel » de l’économie sous Ahmed Ouyahia (ou planche à billet, pour parler crûment) a rendu les conditions de relance plus hypothétiques. Car même les investisseurs locaux ne seront pas enthousiastes de mettre de l’argent dans une économie désarticulée, inflationniste qui, plus est, carbure à l’importation d’intrants onéreux à cause de la dévaluation du dinar. Les éventuels investisseurs étrangers, eux, attendront la fin de la chute pour s’installer sur le marché confortablement lorsqu’ils pourront bénéficier de très bonnes conditions en contrepartie de prix dérisoires.

Il ne reste donc que la force de frappe des marchés publics pour mettre du liquide frais dans la machine. Mais cette démarche adoptée durant les deux dernières décennies a montré l’étendue des dérives qu’elle peut provoquer.

En fait, la dévaluation a été prise comme une mesure défensive dans un moment de grande faiblesse. Après la chute des cours des hydrocarbures en 2014, il fallait équilibrer le budget de l’Etat mais aussi payer ses millions de fonctionnaires tout en maintenant un semblant de politique sociale.

En termes de production, c’est plutôt la morosité. Les entreprises, en règle générale, importent de l’étranger une grande partie de leurs équipements et leurs matières premières. La baisse de leur pouvoir d’achat à l’international due aux pertes de changes les contraints à relever leurs prix dans un contexte de paupérisation de la population.

En conclusion, soit la réalité ment, soit le ministre cache à l’opinion des vérités dont la facture risque de se révéler salée si on ne les prend pas sérieusement en compte.

Mohamed Badaoui

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un commentaire

  1. MENSONGE APRES MENSONGE CE MINISTRE DE FINANCE LUI MEME DIT LE DINARD EST LE MIROIR DE L’ECONOMIE ,ALORS COMENT IL VA EVALUER LE DINAR QUAND ONT VOIT L’ECONOMIE S;EFONDRE JOUR APRES JOUR CA VEUT DIRE L’ALGERIE NE PRODUIT RIEN N’EXPORTE RIEN ET N’IMPORTE RIEN , ET C’EST LE MARCHE MONDIAL DE CHANGES QUI EVALUE LA MONAIE COURENTE D’UN PAYS . LE DINAR VAUT 160 EURO C’EST HONTE ET CE POUVOIR TOUJOURS AVEC CES DISCOURS FORMELS DONE DES CHIFFRES DE MENSONGES . ONT TROUVE MEME PAS DES LIQUIDES EN DINAR AUX BANQUES .LES PRIX FLAMBES AVANT MEME RAMADAN ONT DIRAI QU’IL N’I Y A NI MINISTRE DE FINANCE NI AGENTS DE CONTROL DES PRIX ET S’ILS EXISTENT POURQUOI ILS SONT PAYER DE FAIRE QUOI? ET S’ILS NE SONT PAS CAPABLE DE FAIRE LEUR TRAVAILLE SORTEZ LARMEE CONTROL LES PRIX CAR LE CITOYEN EST PROFONDEMENT TOUCHER IL PEUT MEME PAS ACHETER LA POME DE TERE MADE IN ALGERIA A 85 DA. LAVIANDE ET LE POISSON LE VOIT SEULEMENT PAR CES VIEUX . C’EST HONTE DANS UN PAYS DIEU LUI OFFERT TOUT MAIS DEPUIS L’INDEPENDANCE A NOS JOURS CE POUVOIR REND SON PEUPLE AFFAME TOUJOURS IL COURT D’AVOIR DU LAIT OU DE L’HUILE . DEGAGEZ VOUS TOUS VOUS RESTEZ DANS LA MEME IDEOLOGIE RIEN N’A CHANGER C’EST LE MAL DE VIE D’UN PEUPLE QUI VOUS DIT

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