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Voyages en Occident : l’intimité “violée” des demandeurs de visas

Demander le visa d’un pays occidental devient une épreuve pénible. Le candidat doit fournir des informations sur sa vie privée, ses avoirs bancaires et ses biens, payer des frais importants sans être sûr d’obtenir le précieux sésame.

 Pour se rendre dans l’espace Schengen, en particulier en France, ou dans les autres pays européens qui n’en sont pas membres, les Algériens doivent d’abord réussir le terrifiant examen de passage de la demande de visa.

Il leur est exigé de fournir un épais dossier formé de diverses attestations qui détaillent leur vie familiale et professionnelle. Il leur faut également produire des fiches de paie ainsi que des relevés de leurs avoirs bancaires et, dans certains cas, se soumettre à un interrogatoire qualifié, par euphémisme, d’entretien. 

Les candidats doivent également accepter que leur passeport soit retenu pendant plusieurs semaines et parfois plusieurs mois par les prestataires, tels que TLS. Dans leur magnanimité, ces agences ont tout de même prévu la possibilité de la reprise du document en contrepartie d’un montant de 11 mille dinars. La dépense s’ajoute aux frais du visa qui varient de 10 mille dinars à plus de 20 mille pour un court séjour.

Les Etats-Unis et le Canada sont plus généreux. Ils accordent respectivement deux années et dix ans aux heureux élus dès la première demande. Le renouvellement de leurs titres de séjour se fait plus facilement que pour d’autres pays. Cela dit, ils sont très difficiles d’accès.

Au business instauré par les ambassades et les gros opérateurs algériens qui leur mâchent le travail, un autre commerce fleurit un peu partout ces temps-ci. Des intermédiaires qui ont compris le système proposent leurs services pour vous fixer le rendez-vous, vous réserver une chambre d’hôtel et remplir le formulaire à votre place. Leurs honoraires sont, eux aussi, en constante augmentation.

Certains indélicats parmi eux se ruent sur les dates vacantes pour les bloquer afin de les revendre cher aux voyageurs pressés. Un rendez-vous pour un visa peut facilement atteindre 25 ou 30 mille dinars pour certaines destinations comme la France.

Toutefois, en dépit de ce parcours de combattant, vous n’avez aucune garantie d’obtenir le précieux sésame et encore moins la somme que vous avez dépensée. Les frais ne sont pas remboursables.

L’Occident des droits de l’homme et de la liberté ne croit à la libre circulation des habitants que ses ressortissants qui peuvent aller en vacances dans tous les pays, s’y installer, travailler mais la réciproque n’est pas vraie pour les habitants de l’hémisphère sud. Sous prétexte de se protéger contre la migration clandestine, les pays du nord se sont cloisonnés derrière une muraille bureaucratique qui leur rapporte beaucoup d’argent et les prémunit des impertinents.

Les Etats-Unis ont, pour leur part, décidé de mettre fin à une politique de l’ex-président Donald Trump. Un juge a récemment levé une injonction qui empêchait l’administration de Joe Biden d’abroger les “Protocoles de protection des migrants”, une mesure surnommée “Rester au Mexique” (Remain in Mexico) mise en œuvre en 2019.

Les Européens, au contraire, semblent vouloir durcir leur réglementation dans ce domaine. L’arrière pensée des dirigeants de l’UE a été exprimée par la première ministre estonienne même si elle parlait dans un contexte lié à la guerre en Ukraine. Kaja Kallas a ainsi publié un tweet dans lequel elle appelle les Etats de sa communauté à ne plus accorder de visas touristiques aux Russes, affirmant que visiter l’Europe est un «un privilège, pas un droit humain». Evidemment, cette position contrevient à tous les traités internationaux et à toutes les chartes de libertés du monde qui font de la libre circulation des individus un droit fondamental. Sauf que la politique est avant tout un rapport de force.

Ali Younsi-Massi

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