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Tourisme en Algérie : un secteur dépourvu de vision

L’ouverture des frontières terrestres entre l’Algérie et la Tunisie aura un impact direct sur plusieurs secteurs dans les deux pays. L’événement créera, sans doute, sa propre dynamique. Reste à savoir si les Algériens auront les moyens de s’offrir le voyage.

Après plus de 28 mois de fermeture, les frontières entre l’Algérie et la Tunisie seront officiellement ouvertes le 15 juillet. La décision prise, le 5 juillet, par les présidents Abdelmadjid Tebboune et son homologue Kaïs Saïed risque de produire un afflux massif des estivants algériens vers les complexes touristiques du pays voisin.

Le rush attendu dépend, évidemment, de l’aisance financière des candidats au voyage. Toutefois, on mesure celle-ci à l’aune de El Aïd El Adha et du ramadan, le nombre de vacanciers sera infiniment plus petit qu’avant la crise sanitaire.

Des années de crise économique et de dévaluation du dinar ont considérablement réduit l’épargne des Algériens. Mais l’étouffement que ressentent la plupart d’entre eux peut les conduire à faire un sacrifice supplémentaire pour respirer un autre air que celui du confinement. D’autant plus que la faiblesse des infrastructures touristiques en Algérie et les prix prohibitifs pratiqués par les structures hôtelières ou des loueurs privés découragent de nombreuses familles de s’offrir quelques jours de villégiature dans leur pays.

La question qui demeure sans réponse est celle de savoir pourquoi l’Algérie qui est le dixième pays au monde par la superficie peine à devenir une destination attractive même pour ses propres habitants ? Le secteur semble, à première vue, avancer sans stratégie pour ne pas dire sans réelle volonté de promouvoir les capacités énormes dont recèle le pays que le coup de génie de Dj Snake a propulsé au rang de curiosité mondiale.

Les seuls qui profiteront du retour de la Tunisie au menu de l’offre touristique seront, en fin de compte, les agences de voyage qui ont subi une descente en enfer durant les deux dernières années. Ceux-ci doivent cependant reprendre leurs réflexes et leurs relations avec leurs partenaires tunisiens qui, eux-mêmes, ont certainement réduit fortement leurs capacités d’accueil et de service après une longue période d’oisiveté. Une période d’adaptation paraît donc nécessaire pour que l’Acapulco maghrébin reprenne son lustre d’antan.

Quoi qu’il en soit, les Algériens rêvent depuis des mois d’évasion. Les destinations européennes qu’ils apprécient également leur sont fermées car les visas deviennent de plus en plus difficiles à obtenir. Seule exception, la Turquie où séjournent beaucoup d’entre eux depuis la reprise des lignes aériennes leur offre une maigre consolation.

Mourad Fergad  

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