Depuis l’entrée en application de la deuxième phase de déconfinement, la prolifération du coronavirus s’est accélérée. La courbe des contaminations, comme annoncée par le porte-parole du Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie, Dr Djamel Fourar, est clairement ascendante. Un climat d’inquiétude et d’appréhension s’est installé au sein de la population. Et sur les réseaux sociaux, postes et vidéos se succèdent avertissant d’une situation sanitaire catastrophique.
Pour le Dr Fourar, il s’agit d’une « légère remontée » dûe « au non-respect des mesures barrières contre la propagation de ce virus, suite à la reprise de certaines activités commerciales, économiques et sociales dans plusieurs wilayas. Et d’ajouter que le phénomène est tout à fait attendu et que cette situation de recrudescence de la maladie a été constatée aussi dans d’autres pays comme c’est le cas en Chine, en France et en Italie. Jeudi, le ministre de la Santé a déclaré devant les membres du conseil de la Nation que la situation épidémiologique est maitrisée et que nos établissements hospitaliers sont parfaitement équipés pour parer à toute éventualité.
Dr Fourar a également relevé une augmentation du nombre de décès par le coronavirus, concernant des « personnes âgées et très âgées », citant dans ce sens, le décès d’une personne de 108 ans, contaminée par des membres de sa famille n’ayant pas respecté les mesures de protection. Il a fait savoir que les personnes décédées jeudi à cause du coronavirus étaient « toutes atteintes par des maladies chroniques». Le ministre de la Santé, lui, s’est inquiété de la hausse du nombre de patients atteints du coronavirus et qui sont admis en réanimation. Leur nombre est passé de 25 le 1er juin à 53 patients vendredi.
Lors d’une visite hier dans la wilaya de Boumerdès, le ministre de la Santé a déclaré que le nombre d’infections par le coronavirus était en augmentation dans le monde entier et que nous ne pouvions être certains qu’il s’agit d’une deuxième vague.
Le premier responsable du secteur a indiqué, à ce propos, que le comité scientifique chargé du suivi de l’évaluation du coronavirus en Algérie étudiera demain (aujourd’hui NDLR) comment faire face à la possibilité d’une deuxième vague.
Cette situation pourrait bien amener les autorités à reconfiner certaines régions du pays où il est constaté une prolifération sérieuse du virus, ou le non-respect des mesures sanitaires de prévention, « même pour une courte durée », a dit Fourar.
Cette éventualité n’est pas à écarter d’autant plus que plus d’un spécialistes ont appelé à renforcer les restrictions et cela avant même que le Conseil des ministres décide autrement.
Il faut reconnaitre que le gouvernement s’est trouvé entre le marteau et l’enclume. Entre une situation économique de plus en plus mal et une situation sanitaire qui tarde à s’améliorer.
Abir Najri
